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être une forme définitive, car ils sont formés d’éléments impurs et mal combinés. C’est la théorie que Geber formule le premier, semble-t-il. Dans l'“ Abrégé du parfait magistère ”, il dit : « L’or est formé d’un mercure très subtil et d’un peu de soufre très pur, fixe et clair, qui a une rougeur nette. Et comme ce soufre n’est pas également coloré et qu’il y en a qui est plus teint l’un que l’autre, de là vient aussi que l’or est plus ou moins jaune. » D’après cet auteur, quand le soufre est plus impur, on a du cuivre ; et l’étain est formé de soufre et de mercure impurs. Nous avons vu ce qu’il faut entendre par soufre et mercure. Le sel étant le mode d’incorporation moléculaire, le soufre représente l’élément mâle, le mercure l’élément femelle. Selon la prédominance de l’un ou de l’autre, le métal sera d’une série masculine ou féminine. Tandis que l’or représente le terme le plus élevé de la série masculine, l’argent est l’aboutissant de la série féminine. Mais cette sexualité n’étant qu’une question de proportions, un métal passerait fréquemment d’une série à l’autre au cours de son évolution. C’est ainsi que l’argent serait le stade antérieur à l’or. Déjà, Albert-le-Grand avait dit dans “ Le Composé des Composés ” : « Les métaux voisins ont des propriétés semblables et c’est pour cela que l’argent se change facilement en or » et depuis, l’étude attentive des terrains aurifères a montré que, fréquemment, un filon aurifère se continuait, en profondeur, par un filon argentifère.

La question qui se posait pour l’alchimiste était de trouver une sorte de diastase pour continuer artificiellement