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trice était cachée dans une semence qui forme les matières à sa ressemblance. Il y aurait là une action toute comparable à l’évolution du fœtus : le germe vivant assimile la substance ambiante, l’organise, l’incorpore et l’utilise à sa croissance. Le germe métallique assimilerait de même les éléments voisins après avoir complètement brisé non seulement leur molécule mais leur “ atome ” (au sens chimique du mot) et les avoir réduits en leur matière première qui est la substance unique et fondamentale de toutes choses. Puis, les ayant assimilés, ce germe minéral procéderait à un travail nouveau de synthèse devant aboutir à la production du métal adulte et parfait, c’est-à-dire de l’or. Mais, de même que l’œuf avant de produire l’animal adulte doit passer par toute une série de formes de plus en plus parfaites, de même, cette évolution minérale se ferait par stades. Maintenant, qu’un arrêt de développement vienne à se produire, ou bien que les hommes aillent extraire prématurément de la matrice de la terre, un métal en voie de perfectionnement, nous aurons des êtres métalliques incomplets, des “ avortons ” des “ monstres ”. C’est ce que dit Albert-le-Grand (Theatr. chimie. T. II, p. 459).

« Ce sont des causes accidentelles qui entravent la combinaison régulière du soufre et du mercure : Une matrice malade peut donner naissance à un enfant infirme et lépreux, bien que la semence ait été bonne. Il en est de même des métaux… ». Les “ Avortons métalliques ” ce sont les métaux vulgaires, ce sont des fruits fades et crus détachés de l’arbre avant leur maturité. Aucun d’eux ne peut