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pénétrer que de l'air renfermant exclusivement que de l’oxygène et de l’azote, et s’assurer que le verre ne contient pas traces de fer ou de manganèse. En outre, le dosage doit être très méticuleux, fait avec des réactifs absolument exempts de ces corps, et ce sont-là, dans la pratique, de très grosses difficultés. Les transmutations, d’ailleurs, doivent différer essentiellement des réactions chimiques ordinaires en ce qu’elles s’effectueraient très lentement. Les opérations alchimiques, en effet, se faisaient non par des moyens violents, mais sur la lampe à huile de l’Athanor, au bain de sable, ou même en enfouissant le matras dans des matières en décomposition et elles duraient de si longues années qu’on se transmettait de père en fils le grand œuvre commencé : « L’or n’est parfait, dit Roger Bacon (Specul. Secret.) que parce que la nature a achevé le travail. Il faut donc imiter la nature ; mais la nature ne compte pas les siècles qu’elle emploie, tandis qu’une heure peut être le terme de la vie d’un homme… » Le temps est, en effet, le grand secret de la nature et « si les alchimistes étaient partis de meilleurs principes, ils seraient probablement arrivés à des résultats prodigieux auxquels arriveront peut-être plus difficilement les chimistes d’aujourd’hui, trop pressés de jouir du présent. » (Hœfer, Histoire de la Chimie).

L’Hermétisme pose, en principe, la vie et l’évolution des minéraux. Pour Paracelse, ils ne diffèrent de l'homme qu’en ce qu’ils n’ont pas une âme immortelle. Remarquant que tous les êtres créés procèdent d’autres êtres préexistants, les alchimistes ont pensé que toute faculté généra-