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des Grecs. Synésius dit de lui (Hymne II) : « Un souffle circule autour de la terre et vivifie, sous d’incomparables formes, toutes les parties de la substance animée ». Oubliée jusqu’à Paracelse, cette notion d’aither ou d’éther a dû être scientifiquement admise par nos physiciens pour expliquer la propagation de la lumière dans le vide.

Il est doublement polarisé (od et ob des Hébreux), son aspect positif produit l’action ; son aspect négatif la résistance. Le premier est la force qui rayonne, le second la matière condensée. Lui-même est un fluide, pont entre la matière et la force, état primordial de toutes choses, nœud des transmutations — et à ce titre Crookes l’appelle « Protyle ». La Kabbale, compilation d’enseignements hermétiques rédigée dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, dit pour cela : « Tout est esprit ; tout se réduit en esprit. — Les objets de ce monde retourneront au sein de toute lumière ».

Bien plus, cet agent universel représente une masse plastique, extrêmement subtile, capable de prendre une forme sous l’influence d’une idée, d’une volonté et de conserver cette forme, comme il s’organise autour de l’âme pour constituer son double fluidique. Il est donc l’élément dans lequel vivent et se conservent les idées ; c’est grâce à lui qu’elles prennent une existence réelle, quasi-objective. Il est donc comme la substance du monde des idées de Platon, du monde des Noumènes de Kant et, à ce titre, il est l’agent des transmissions de pensées, des pressenti-