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quelques transformations matérielles du corps. Cette conception amènera les médecins alchimistes à essayer d’agir sur elle directement, comme nous le verrons. Les alchimistes admettaient que ce fluide était surtout localisé dans le sang. Fludd, au XVIe siècle, disait : « L’âme sensitive ou élémentaire, agent de la sensation, de la nutrition et de la reproduction, réside dans le sang » et, bien avant, Platon : et, plus anciennement encore, le chapitre 17 du Lévitique défend aux enfants d’Israël de manger le sang des bêtes quelles qu’elles soient « parce que l’âme de toute chair est au sang et quiconque le mangera sera exterminé ». Cette croyance explique l’importance du sang dans les cérémonies magiques de toute sorte, et les sacrifices sanglants des anciennes religions. C’est en vertu de la même croyance que les Orientaux, qui veulent inspirer à une femme de l’amour, répandent de leur sang devant elle.
Quant à la notion d’âme, elle a été trop précisée par les philosophes pour qu’il soit besoin d’y revenir ici. Remarquons seulement qu’il y a en elle de l’activité, de la passivité et un état d’équilibre : c’est la décision, la réflexion, la volonté, ou bien l’attention, l’imagination, la raison, etc., et ainsi nous concevons que le corps, l’âme (ou esprit) et la force vitale sont des unités complexes réunies pour former une unité d’ordre plus élevé : l’homme.
L’homme lui-même, comme toute unité, sera doublement polarisé (les deux sexes) et entre ces deux aspects se placera une résultante intermédiaire (embryon).