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cipes ne sont qu’une modalité de l’Energie universelle (Telesme d’Hermès, Aither de Paracelse) et ainsi les alchimistes ramènent la matière à la force comme de nos jours Ramsay.

Le soufre s’appelle encore “ feu inné ” et est le principe de la forme. Le mercure est l’humide radical, ou principe de la substantation. C’est lui à que certaines substances doivent leur propriété d’engendrer un liquide appelé “ phlegme ” ou de passer elles-mêmes à l’état liquide quand on les soumet à l’action de la chaleur. On désigne encore le mercure par un mot formé de la première et de la dernière lettre des trois alphabets : latin, grec, hébraïque ; c’est le mot AZOTH, bien différent de notre azote (α-ζώη) dont le nom signifie qu’il est impropre à la vie. Enfin, le sel s’appelle base essentielle ou Hylé et constitue le principe mixte de la manifestation objective (St. de Guaita).

Jean Fabre, dans l’Abrégé des Secrets Magiques (Paris, 1636) s’exprime ainsi : « Le Soufre est le feu céleste qui, s’introduisant dans les semences inférieures, suscite et fait paraître la forme intérieure du plus profond de la matière. — Le Mercure est la substance humide, première née en la substance de toutes choses, sur laquelle le feu naturel en soufre vital agit pour en pousser les formes cachées dans le trésor de son abîme. — Le sel est le principe des corporifications qui est le nœud et le lien des autres deux principes : Soufre et Mercure et leur donne corps, et ainsi les fait paraître visiblement aux yeux de chacun. »