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qu’entre les deux aspects opposés, il y a toujours un terme intermédiaire qui résulte de l’équilibre de leur antagonisme. Entre le mâle et la femelle, il y a l’embryon qui est asexué. Entre le père et la mère, il y a l’enfant. La force combinée à la résistance produit le travail. La chaleur et le froid ont un intermédiaire tempéré. Entre la lumière et l’ombre il y a la pénombre, le crépuscule. Le courant électrique qui va du positif au négatif tend à l’état neutre. L’acide s’unit à la base pour donner un sel neutre. Nous voyons ainsi ce nouvel aspect, le neutre, se présenter comme le résultat de deux forces antagonistes qu’il équilibre et qu’il résume. Tandis que chacune de ces forces antagonistes peut être conçue, isolée, l’intermédiaire ne peut exister que par elles et par leur action réciproque : il est, en quelque sorte, l’addition des deux principes. Et si nous voulons, avec les Pythagoriciens, donner de ceci une représentation numérique, nous représenterons par 1 l’aspect positif, par 2 l’aspect négatif : l’union de ces deux nombres 3, représentera le terme neutre et l’intermédiaire.
Poussons plus loin nos spéculations : Considérons ensemble les trois aspects d’une même chose : père, mère, enfant, ou bien : force, résistance, travail, ou bien : clarté, obscurité, pénombre, ou encore : grand, petit, moyen. Nous concevons sans peine que l’ensemble de ces trois termes constitue une notion nouvelle ; ce sera : la famille, l’énergie, la lumière, la grandeur : ce sont déjà des abstractions, des notions plus complexes, mais encore faciles à saisir. Or,