Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du mot, pour se distinguer des hermétistes dont ils s’étaient séparés, ont laissé exclusivement à ces derniers le nom d’alchimistes et c’est surtout à l’époque de Lavoisier que cette distinction a été définitivement consacrée — et, quoiqu’artificielle, elle a prévalu. D’autre part, la ressemblance des deux termes incline tout naturellement à faire croire que l’alchimie — aujourd’hui oubliée — n’était qu’une sorte de chimie. D’où le point de vue étroit et inexact de la seule transmutation métallique sous lequel on la considère.

Les Théories

En formulant le principe de la résistance opposée à la force, la physique moderne a consacré la notion fondamentale et très générale de la dualité. Toute chose, en effet, se présente sous un aspect double : les êtres organisés sont mâles ou femelles ; chaque force est positive ou négative : ainsi la force mécanique est positive quand elle travaille, négative quand elle résiste. La chaleur est positive dans le chaud, négative dans le froid. La lumière est positive dans la clarté, négative dans l’obscurité ; le jour s’oppose à la nuit. L’électricité est de même positive ou négative. Un composé chimique est acide ou alcalin. Enfin, les qualités abstraites opposent également leurs deux aspects : on est bon ou méchant, grand ou petit… etc. — La notion de dualité est donc celle qui s’impose le plus immédiatement à l’esprit. Mais en observant de plus près, on remarque