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En France, Bichat (1721-1802) continua cet essai de conciliation en distinguant la vie animale qui est l’expression d’une force vitale particulière, et la vie organique qui siège dans les tissus et qui n’est qu’une expression de l’activité générale de la matière. Il définissait l’activité vitale par les propriétés de sensibilité et de contractilité, et l’activité organique par la gravité, l’affinité et l’élasticité.

Mais l’électisme de Bichat ne devait pas trouver de disciples. Au moment où il émettait ses théories, Lavoisier en découvrant la composition de l’air, le caractère chimique des phénomènes de respiration et de calorification, et Fourcroy en se faisant le propagateur de ses théories, tendirent à la négation des explications vitalistes et produisirent un retour vers le matérialisme dont Broussais (1772-1838) fut, à la Faculté de Paris, la véritable incarnation.

Mais, pendant ce temps, Montpellier conservait ses systèmes vitalistes avec Sauvage (1706-1767), Bordeu (1722- 1776) et surtout Barthez (1738-1806). Tous ces systèmes reviennent à considérer la vie non comme un effet du jeu des organes, mais comme la cause de ceux-ci. La vie est, en somme, une force immatérielle, le “ principe vital ”.

Peu après, nous voyons arriver en Allemagne, Hahnemann (1755-1843) qui modifie la conception de Barthez en revenant aux vieilles théories hermétiques : il distingue l’esprit de l’âme et considère l’homme comme triple. A son corps appartiennent les phénomènes matériels, quant aux phénomènes physiologiques d’une part, et les faits de cons-