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fibres ou du mouvement circulatoire). Il chercha à concilier les théories mécaniques du strictum et du laxum de Thémison avec la théorie humorale d’Hippocrate.

Mais, tandis qu’ils poussent à fond leurs conceptions matérialistes, Stahl (1660-1734), en Saxe, exagère les théories vitalistes ; il réduit toutes les archées à un pur esprit, absolument dégagé de tout lien matériel (ce qui le différencie du corps astral des alchimistes) et il l’appelle “ âme ”. La matière est absolument passive vis-à-vis de cette âme, qui est la cause de tous les phénomènes physiologiques (Influence des émotions sur les sécrétions, invoquée comme démonstration). C’est ce qui explique que les hommes, chez lesquels elle est plus développée que chez les animaux, soient, plus que ces derniers, sujets aux maladies. L’âme est l’agent de la guérison comme de la maladie. Aussi Stahl conseille-t-il d’imiter et de seconder la nature. Les fièvres graves (typhoïde par exemple) donnant quelquefois lieu à des hémorragies, il conseille la saignée pour les soigner. Il veut respecter l’hyperthermie et rejette le quinquina, qui est “ astringent et constipant ” et l’opium qui empêche la réaction de l’organisme malade.

Hoffmann (1660-1742) essaye de concilier les deux écoles en admettant d’une part que l’homme tire toutes ses forces de l’Ether Universel dont il individualise une partie (corps astral des alchimistes), et en expliquant, d’autre part, le mécanisme des maladies par la contraction ou le relâchement des fibres.