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donnait pour centre, avec les alchimistes, le coeur et surtout le cœur gauche. Il avait adopté la notion du fluide universel qu’il appelait, comme Paracelse, “ Magnale ”.

L’archée, véritable régulateur et dispensateur d’esprit vital, avait, comme moyen d’action sur l’organisme, le ferment. Il y avait un ferment pour chaque fonction : le ferment digestif pour la digestion, le ferment animal pour la reproduction, etc.

Etant donnée la toute-puissance de l’archée sur la matière qu’elle pouvait façonner à sa façon, Van Helmont concevait la maladie non comme une simple lésion anatomique, mais “ comme une modification de la vie elle-même dans l’intimité de l’archée ”. Aussi, de même que les médecins véritablement alchimistes et hermétiques, il chercha des médicaments capables d’agir sur l’archée elle-même, c’est-à-dire d’exercer une action dynamique et non matérielle.

Pour isoler le dynamisme du médicament, il chercha un dissolvant et il parle de l'“ Alkaest " comme capable de réduire les mixtes en leurs principes en concentrant leur puissance végétative ; mais il est aussi muet que Paracelse sur la composition de cet Alkaest. A son défaut, il conseille d’employer l’esprit de sel de tartre ; cet esprit est d’une admirable qualité résolutive « car il peut dissoudre tous les simples, après quoi il se coagule dessus, empruntant leur vertu spécifique qui, dans le corps humain, guérit les maux les plus opiniâtres et toutes les fièvres ». Jean Maveri, dans sa “ Médecine Hermétique