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Avec le début du XVIIe siècle, nous rencontrons Van Helmont (1577-1644) qui, pour se donner à la médecine qu’il aimait, dut rompre avec sa famille. Initié à la Kabbale par le P. Martin del Rio, il fut converti à la iatrochimie par un charlatan italien qui réussit à le guérir d’une gale tenace qu’il avait prise « en essayant les gants d’une jeune fille. » Il prit le titre de “ Medicus per Ignem et, selon Morieri, il aurait fait des cures telles qu’on l’aurait accusé de diablerie. C’est lui qui, dans son laboratoire de Vilvorde, a été converti à l’alchimie par un adepte anonyme. Ceci nous montre qu’il n’a pas puisé directement dans la philosophie hermétique ses théories, et pourtant il continua en grande partie l’œuvre de Paracelse. Pour lui, la matière est passive, formée d’un élément primordial qui est l’eau. A elle s’oppose dans la nature une force active, immatérielle, l'archée ; c’est l’archée qui façonne la matière pour produire les corps vivants. L’archée est une force vitale très générale, mais individualisée en de nombreuses portions et sous-portions : telles sont les archées d’espèce, d’individu et d’organes. L’archée en chef de l’homme siège dans la région épigastrique et, de là, elle règle le fonctionnement harmonique des archées accessoires préposées à chaque organe en particulier. Nous appellerions aujourd’hui cette archée principale : action nerveuse sympathique. Elle constituait pour Van Helmont quelque chose de comparable au corps astral inférieur, alors que la partie plus subtile du corps astral était désignée par lui sous le nom d’“ Esprit Vital ” auquel il