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(intoxications) et même certaines lésions anatomo-pathologiques de l’organisme. Elle apporte aujourd’hui un appoint considérable au diagnostic et elle est à la base d’une grande partie de l’hygiène. Au point de vue physiologique, elle rend compte des phénomènes de la digestion, de la respiration, de l’absorption même et L. Figuier a pu écrire un mémoire très complet sur l’importance de la chimie dans les Sciences médicales (Thèse d’agrégation. Paris, 1853). De là vient qu’un nombre immense des médecins qui ont laissé une trace dans l’histoire de la médecine, furent en même temps des chimistes.

Au début des civilisations, la chimie n’intervient que dans la préparation des remèdes. Cette opération peut même prendre un caractère religieux et s’accompagner de prières et d’incantations de toute sorte. Ce n’est que beaucoup plus tard que les notions chimiques influencent la thérapeutique théorique : c’est par exemple la médecine de Paracelse qui s’applique à obtenir des extraits et des principes actifs. — Enfin, c’est seulement au cours d’une civilisation avancée comme la nôtre que la chimie peut analyser soigneusement les produits, donner une idée exacte de leur composition, et, par l’examen des produits d’excrétion, aider au diagnostic.

Or, ce n’est guère qu’au XVIIe siècle que la chimie proprement dite se détacha de l’Alchimie. Si l’on songe à l’importance énorme qu’eurent les idées des alchimistes au Moyen Age, en Europe, et auparavant, chez les Arabes, si l’on considère que les médecins, en raison de leurs con-