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Lulle, Paracelse, Quercetanus donnent différents procédés pour préparer la teinture d’or. Libavius conseille de prendre une livre de vitriol blanc et un gros de sel ammoniaque. On distille à feu lent. On prend un gros de la liqueur obtenue, on y ajoute deux onces d’or pulvérisé par amalgame et évaporation du mercure. Toutes ces préparations consistent en somme à pulvériser aussi finement que possible des feuilles d’or et à les mettre en suspension dans un excipient. Kircher (Mund. Subt. II, p. 427) explique que l’or réduit en petits corpuscules produit des effets meilleurs que l’or congloméré en sa substance solide. « Comme tous les corpuscules d’or “ dissous ” (en suspension) jouissent chacun des propriétés du tout, ceux-ci, en s’unissant aux autres, acquièrent dans la composition un degré plus intense de propriété. Bien plus, si quelque élément corrosif existait dans l’or ou dans ses dissolvants, il serait neutralisé par la vertu des autres espèces ajoutées de manière à ne pas pouvoir nuire à celui qui le prend ». N’est-ce pas la théorie des métaux colloïdaux et un essai de préparation de l’Electraurol ? L’analogie est d’autant plus curieuse qu’au début de l’emploi des colloïdaux en thérapeutique, les contemporains n’ont pas été loin d’y chercher une véritable panacée.

Le R. P. Gabriel de Castaigne (Œuvres, Paris, 1661, p. 33) donne un procédé pour pulvériser l’or par amalgame évaporé et par mélange à du soufre qu’on fait brûler, mais il conseille de mettre cet or dans de l’eau-de-vie et