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On traiterait de barbare qui mangerait sa viande sans préparation. Ainsi fait pourtant le médecin non alchimiste qui prescrit un remède tel que le livre l’apothicaire. »

L’idée de la quintessence possédant toutes les propriétés du mixte, a dû être donnée aux alchimistes par la distillation : d’ailleurs, l’alcool éthylique constituait à leurs yeux une quintessence ayant, plus condensées, les mêmes propriétés que le vin. Le résidu de la distillation qui est une substance inactive, représentait pour eux le type du phlegme et du caput mortuum.

Cette idée de la quintessence, est bien spéciale à Paracelse. Il admet aussi que, conformément aux règles de la magie, le médicament doit être recueilli sous certaines conditions astronomiques afin de renforcer en lui l’influence planétaire efficace.

Quoi qu’il en soit, la quintessence présente non seulement la propriété de mieux diffuser son action dans le corps astral du malade, elle a, en outre, l’avantage d’être incorruptible. Le phlegme et le caput mortuum dont elle a été débarrassée sont, en effet, des produits inutiles, des aliments à la putréfaction : ils sont capables de corrompre le sang et de produire des maladies, d’où le danger d’employer des médicaments bruts, non épurés par le spagyriste. La quintessence agit sur le corps fluidique malade par une véritable transmutation alchimique, transformant ce qui est impur, malsain, toxique dans l’organisme en éléments purs, sains, normaux, c’est-à-dire qu’elle agit par la vie qui est en elle et qu’elle communique par son dyna-