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que nous administrons les médicaments en nous préoccupant uniquement de leur action physiologique et sans faire intervenir la notion d’un agent fluidique. Au contraire, les alchimistes donnaient leurs remèdes non pour agir sur le corps physique, mais sur le corps astral. — De là les essais qu’ils ont faits pour donner à leurs préparations pharmaceutiques une forme spéciale. Afin de donner aux médicaments une forme plus subtile, capable de mieux les diffuser dans le corps fluidique, capable aussi de mieux obéir à l’influx de la planète en cause, ils se sont proposé d’obtenir en quelque sorte le corps astral des drogues ; de là les préparations d’extraits que nous leur devons sous le nom de quintessences.

Les remèdes minéraux, végétaux ou animaux, tels que la nature nous les fournit, sont des organismes comparables à celui de l’homme qui comprennent une âme immatérielle : c’est l’archée ; un corps fluidique et un corps matériel. Le corps matériel est naturellement formé des trois principes (soufre, mercure et sel) s’exprimant par les quatre éléments (feu, air, eau, terre). Mais, outre ces constituants essentiels, indispensables, il contient beaucoup de substances de déchet, liquides et solides, que Paracelse appelle “ le phlegme et le caput mortuum ”. II. s’agit donc, comme nous l’avons dit, d’isoler le corps astral de ce “ mixte ”, ou médicament brut, total. Or, le corps astral, pratiquement, a besoin d’être fixé sur un substratum matériel, comme l’esprit vital de l’homme est fixé sur le sang. L’alchimiste réduira donc ce substratum matériel à sa plus