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par fragments s’effacent de plus en plus, minées qu’elles sont par les systèmes particuliers. Alors, ayant perdu leurs notions générales, ils seront de plus en plus exposés à errer, à se perdre, à revenir sur leurs pas.

Or, il n’est peut-être pas de science qui ait autant eu à souffrir de ce manque de synthèse entre les diverses branches des connaissances diverses, que la Médecine — et cela, parce qu’elle est peut-être la plus complexe de toutes les sciences appliquées. En effet, une science appliquée est un essai de synthèse des autres ; aucun de ses éléments ne lui appartient en propre, et c’est pourquoi chaque découverte, chaque hypothèse nouvelle dans les sciences naturelles, est venue apporter à la Médecine un progrès ou au contraire, ruiner ses systèmes et ses théories.

Au moment où la découverte récente du Radium, qui est une véritable pierre philosophale par ses curieux effets, est venue ébranler le dogme de la spécificité des corps simples — alors que quelques biologistes cherchent scientifiquement à créer de toutes pièces la cellule vivante — et que la thérapeutique avec l’opothérapie, les sérums et les métaux colloïdaux, est venue remettre en honneur de vieilles recettes oubliées, il nous a paru intéressant de jeter un coup d’œil en arrière.

Si la Médecine emprunte ses éléments à toutes les sciences naturelles, c’est, semble-t-il, à la Chimie qu’elle doit le plus. Cette dernière, en préparant les remèdes, est l’adjuvant indispensable de toute thérapeutique médicale. Mais, en outre, elle nous explique l’étiologie de certaines maladies