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comme les minéraux, être formé de trois principes : un soufre, un mercure et un sel. Le soufre est un principe actif, comburant, en antagonisme perpétuel avec le mercure, passif, principe de la plasticité ou “ Humide radical ” Ils se détruiraient immédiatement l’un l’autre sans le sel, principe intermédiaire qui produit la cohérence et qui, pour Paracelse, retarde le moment où l’antagonisme du soufre et du mercure réduira l’homme en cendres, c’est-à-dire à sa première substance.

On conçoit, comme dit Castaigne (Aphorismes Basiliens) « que s’il arrive quelque défaut en l’un des trois principes ou en plusieurs d’iceux, lors la mort de tous s’ensuit ; mais si le défaut ne se retrouve qu’en une partie de quelque principe, la maladie en sera seulement causée… »

Quelles sont ces maladies ? Nous lisons dans Kircher (Mundus Subterraneus, Amsterdam, 1645) : « Le soufre en excès produit les diverses fièvres ; l’élément humide se défendant comme il peut, il y a production de frissons et de sueurs, et selon que le soufre est plus ou moins mauvais, la fièvre est légère, grave, ou “ pestifera ”… »

Quant au mercure, il peut nuire par distillation, sublimation ou précipitation. Quand ce mercure exalté distille, il se résoud en vapeur très subtile et imprègne tout le corps : alors il produit la manie, la phrénésie, l’épilepsie et les épanchements du cerveau.

S’il est refroidi, il redevient liquide : quand ce refroidissement se produit dans le cerveau, c’est le tabès ; — dans le poumon, c’est la phtisie.