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AVANT-PROPOS

À l’origine des civilisations, la Science et la Philosophie se confondent ; elles s’harmonisent en un système complet et s’expriment symboliquement par les dogmes religieux. Alors les savants ne sont pas spécialisés dans telle ou telle branche, mais leurs connaissances sont générales et communes : aussi le caractère primordial du savoir primitif est l’esprit de synthèse. N’étant gênés par aucune idée préconçue, par aucun système préexistant, les hommes de ces civilisations jeunes peuvent, mieux que leurs successeurs, émettre des idées d’ensemble, des théories générales, qui, bien souvent se vérifieront de plus en plus dans la suite. Ces idées, nées spontanément d’une observation fort restreinte, sont comme les lumières qui, brillant dans les ténèbres, éclairent dans toutes les directions autour d’elles. Les hommes qui viendront après s’engageront chacun dans leur voie et iront explorer de plus en plus loin les mystères de la nature, mais ils seront d’autant plus séparés les uns des autres qu’ils avanceront chacun davantage et s’éloigneront de leur point de départ commun. Leur science deviendra spéciale, analytique, particulière, mais les idées d’ensemble sur ce monde qu’ils fouillent