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dans la Kabbale, avait guéri de la lèpre le comte de Norfolk, en Angleterre ».

Parmi les médecins alchimistes ayant appartenu à la R.-C., il faut faire une place toute particulière à Henri Khunrath qui vécut en Allemagne de 1560 à 1605, auteur de l' “ Amphithéâtre de la Sagesse Eternelle ” (1598). Michel Maïer (1568-1622), médecin de l’empereur Rodolphe II, qui aurait étendu la Rose-Croix en Angleterre et aurait eu pour successeur Robert Fludd (de Fluctibus) qui allia d’une manière étonnante les sciences occultes aux sciences positives. Il vécut en Angleterre de 1574 à 1637 et défendit les Rose-Croix contre le manifeste de Naudé déjà cité. Son ouvrage principal est l' “Utriusque Cosmi Historia ” (Oppenheim, 1677). Après lui, Eugène Philalethes (Thomas Vaughan de son nom véritable) fut un alchimiste rosicrucien fort remarquable, et termina la liste des célébrités hermétistes anglaises. Il est l’auteur de l'“ Introïtus apertus ”.

Au XVIIe siècle, paraît en Allemagne Luther, le Réformateur, qui semble avoir joué un grand rôle dans la R.-C., à en juger par ses armes qui portent un cœur percé d’une croix et entouré d’une rose avec ces deux vers :

« 

Der Christen Hertz Rosen geht
Wanns mitten unterm Creuze steht

 ».[1]

Au XVIIIe siècle, la R.-C. a pris une extension énorme, si l’on en juge par une pièce trouvée par M. Waite dans

  1. Le cœur des chrétiens recueille des roses, quand il se trouve près de la Croix.