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avec simplicité et sans phrases mystérieuses ». Elle était philanthropique puisque ses membres ne devaient déclarer d’autre profession « que celle de soigner gratuitement les malades ». Le programme d’initiation était, comme nous avons vu, hermétique. Quelques membres de la R.-C., comme nous le verrons, par exemple, avec Fludd, s’occupaient naturellement d’alchimie. Quant à leur médecine, elle négligeait toute pharmacopée pour n’utiliser que le magnétisme, le massage, la psychothérapie et la prière. Sprengel (Hist. de la Médec., tome III) dit : « Un vrai Rose-Croix n’avait qu’à regarder un malade atteint de l’affection la plus grave pour qu’aussitôt il fut guéri ». Nous verrons, en étudiant la théorie de la médecine hermétique, que ces pratiques se rattachaient directement et logiquement à un système général. D’ailleurs, le fondement de toute la doctrine rosi-crucienne était la notion de la “ lumière astrale ”, ou “ Magnale Magnum ” de Paracelse, et naturellement ils professaient, au point de vue médical, des théories exclusivement vitalistes.

G. Naudé (Instructions à la France sur la vérité de l’Histoire des frères R.-C., 1623) donne comme principal article de leur règle l’obligation « d’exercer la médecine charitablement et sans recevoir de personne aucune récompense » ; et plus loin, il raconte « que les huit premiers frères de la R.-C. avaient le don de guérir toutes les maladies, à ce point qu’ils étaient encombrés par la multitude des affligés qui leur arrivaient, et que l’un d’eux, fort versé