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Quoiqu’il en soit, la Rose-Croix a eu une histoire fort mystérieuse. C’est surtout au travail remarquable d’érudition de M. Paul Sédir (Histoire des Rose-Croix, Paris, 1910), que nous devons quelques lumières sur ce sujet, après les documents recueillis par Semler.

La Rose-Croix a été précédée par beaucoup de Sociétés secrètes analogues. En effet, tandis qu’entre l’époque alexandrine et le moyen âge, ce sont les Arabes qui transportent, par l’Afrique, la science grecque, nous voyons s’étendre, par l’Europe, des courants mystiques qui rayonnent de l’Orient : Ce sont les Gnostiques, les Hermétistes et les Catholiques. Le courant gnostique, après avoir passé par les pays Slaves, la Lombardie, est venu produire en France la secte des “ Cathares ”, c’est-à-dire les Albigeois et les Vaudois, et plus tard, à Jérusalem, celle des Templiers. La gnose est une doctrine qui se proposa d’appliquer les clefs symboliques et numériques de la Kabbale aux dogmes chrétiens. La “ Divine Comédie ” du Dante est une profession de foi allégorique de l’auteur qui appartenait vraisemblablement à une société secrète antérieure mais très semblable à la Rose-Croix ; c’est une œuvre de protestation contre le dogmatisme intransigeant de l’Eglise et le Dante n’échappe au gouffre du Tartare qu’en “ mettant sa tête à la place de ses pieds et les pieds à la place de sa tête ”, c’est-à-dire en prenant le contre-pied du dogme, et alors il remonte à la lumière. « Son ciel, dit E. Lévi (Histoire de la Magie), se compose d’une série de cercles kabbalistiques divisés par une croix