Page:Allais - Pas de bile.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un soir, je lui offris timidement de l’emmener au théâtre. Mon ami Paul Lordon, alors secrétaire de la Porte-Saint-Martin, m’avait donné deux fauteuils pour je ne sais plus quel drame.

Elle accepta.

Après la représentation, dans la voiture qui nous ramenait, elle se laissa enfin toucher par mes supplications, et elle décida ceci : elle monterait d’abord chez elle pour vérifier si l’homme digne n’y était pas préalablement installé, auquel cas je n’aurais qu’à me retirer. Si la place était libre, elle m’en donnerait le signal en mettant à la fenêtre de sa chambre une lampe garnie d’un abat-jour écarlate.

Il pleuvait à verse.

Tout pantelant de désir, j’attendais sur le trottoir en face du lumineux signal.

Des minutes se passèrent, plus des quarts d’heure. Pas la moindre lueur rouge. Le