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tallés, quelques autres et moi, au beau soleil de la terrasse d’un distillateur (dix-huitième arrondissement) quand surgit Axelsen, Axelsen consterné.

Il se laissa choir, plutôt qu’il ne s’assit, sur une proxime chaise, et se tut, ce qui lui fut d’autant plus facile qu’il n’avait pas encore ouvert la bouche.

— Eh bien ! Axelsen, le saluâmes-nous, ça ne va donc pas ? Tu as l’air navré.

— Je suis navré comme un Havrais lui-même !

(Il convient de remarquer qu’Axelsen ne prononce jamais les h aspirés, détail qui explique tout le sel de la plaisanterie).

— Peut-être n’as-tu pas bien dormi ?

— J’ai dormi comme un loir (Luigi).

— Alors quoi ?

— Alors quoi, dites-vous ? Je viens d’assister à un spectacle tellement déchirant ! Oh oui, déchirant, oh combien !