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— Et les deux qui jouent au billard, aussi !

— C’est bien triste. Mais il n’y a pas, pour le tourisme, que cet inconvénient de routes parfois mal entretenues : il y a aussi les côtes.

— Ah ! oui, les côtes !

— Pour un cycliste vigoureux et bien entraîné, une côte est un jeu d’enfant ; mais pour des personnes déjà âgées, pour de tout jeunes gens, pour de frêles petites femmes, une côte raide et longue constitue un épouvantail qui suffit souvent à dégoûter de la route bien des gens.

— On ne peut pourtant pas raboter la France… pour faire plaisir à des vieillards décrépits ou à des fillettes chlorotiques.

— Inutile de raboter la France ! J’ai un truc et, sans toucher aux côtes, j’en supprime l’inconvénient. C’est même pour lancer cette affaire-là que je suis venu en France.