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PLAISIRS D’ÉTÉ

Le domaine que j’occupe durant la belle saison s’avoisine d’une modeste demeure qu’habitait la plus odieuse chipie de tout le littoral.

Veuve d’un agent voyer qu’elle fit mourir de chagrin, cette mégère joignait une acariâtrerie peu commune à l’avarice la plus sordide, le tout sous le couvert d’une dévotion poussée à l’excès.

Elle est morte, paix à ses cendres !

Elle est morte, et j’ai bien ri quand je l’ai vue battre l’air de ses grands bras décharnés et s’affaler sur le gazon maigre de son ridicule et trop propre jardinet.