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Ce garçon-là aurait coupé dans le pont du Forth comme dans du beurre.

Il faisait son ordinaire société du faux Mage de Livarot, du Sâr Jean de Ville, sans préjudice pour un musicien ogival et gymnopédique qui s’appelle Érik Satie[1] et que je baptisai naguère (j’ai tant d’esprit) Ésotérik Satie.

Malgré tous ses défauts et ma sournoise réserve, nous nous entendions fort bien, le duc Honneau et moi.

Et même, j’allai souvent jusqu’à donner un bon coup de main aux tables qui ne tournaient pas assez vite, et à souffler des aperçus ingénieux, conçus en style lapi-

  1. Que mon ami Érik Satie ne voie dans ce propos l’ombre d’une désobligeance. Au reste, s’il y trouvait un cheveu, il sait où me trouver. (Je suis beaucoup plus fort que lui.) — A. A.