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mon beau-frère, des élections municipales. Un mot me frappa : « Le docteur Lehuppé, disait la bonne femme, pourrait bien passer. Il est très aimé dans le quartier. » Un éclair de génie fulgurant m’éblouit soudain. Un médecin candidat ! Voilà mon homme. En le priant de me guérir pour aller voter en sa faveur demain, j’obtiendrai peut-être un peu de mieux : « Allez me chercher le docteur Lehuppé », m’écriai-je de la voix éteinte des agonisants. Le brave docteur arrive, un peu ennuyé d’être dérangé de ses préoccupations électorales. Je lui raconte mon petit boniment. « Je dispose, lui dis-je, d’une trentaine de voix dans le quartier, et patati, et patata. » Alors, voilà un homme qui m’ausculte, qui me palpe, qui me retourne dans tous les sens ! Il écrit son ordonnance : « Envoyez cher-