Page:Allais - Le Captain Cap.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ries naufragées d’acide sulfurique et j’en avalai quelques gorgées.

— Tout ça, au fond de la mer ?

— Oui, monsieur, tout ça au fond de la mer ! On n’est pas toujours dans des conditions qui vous permettent de choisir son laboratoire. Ce qui se passa, vous le devinez, n’est-ce pas ?

— Nous le devinons ; mais expliquez-le tout de même, pour ceux de nos lecteurs qui ne connaissent M. Berthelot que de nom.

— Vous avez raison !… Chaque fois qu’on met en contact du fer, de l’eau et un acide, il se dégage de l’hydrogène… Je n’eus qu’à clore hermétiquement mes orifices naturels, et en particulier ma bouche ; au bout de quelques secondes, gonflé du précieux gaz, je regagnais la surface des flots. Mais voilà !… Comme il est dit dans la complainte de la criminelle famille Fenayrou, j’avais mal calculé la poussée des gaz. Ne me contentant pas de flotter, je m’élevai dans les airs, balancé par une assez forte brise Est qui me poussa en amont de la rivière. Ce sport, nouveau pour moi, d’abord me ravit, puis bientôt me monotona. Au petit jour, j’entr’ouvris légèrement un coin des lèvres, comme un monsieur qui sourit. Un peu d’hydrogène s’évada ; me rapprochant peu à