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qu’une partie de poker dice[1] et j’aime beaucoup le poker dice.

Je me levai, tendis la main à Cap et, d’une voix consternée :

— Au revoir, dis-je, ou plutôt adieu, Cap !

— Adieu ! Pourquoi adieu ?

— Parce que je veux ne plus jamais revoir un ami dont je perdis la confiance.

— Allons, asseyez-vous, grand enfant, je vais tout vous dire !… Mais jurez-moi que pas une de mes paroles ne sortira d’ici.

— Je le jure !

— Mon idée, comme toutes les idées géniales, est d’une simplicité vertigineuse. Elle consiste à remplacer, pour le transport des dépêches militaires, les pigeons par les poissons.

— Des poissons volants ?

— Non, des poissons qui nagent tout bêtement, comme tous les poissons. Mieux que le pigeon (qui, comme son nom l’indique, est un imbécile), le poisson est éminemment éducable. De plus, il est d’une discrétion parfaite… Avez-vous jamais entendu un poisson faire des ragots sur son prochain ?

  1. Jeu de dés dont la règle est semblable à celle du poker avec des cartes.