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curiosité de savoir avec quels genres de poissons il allait bientôt entrer en contact.

Il s’assit donc sur le quai auprès du pêcheur à la ligne.

Et il attendit.

Il attendit longtemps : cinq minutes, un quart d’heure, une demi-heure (j’abrège) puis une heure, enfin une heure un quart.

L’homme au feutre ne bougeait pas, sa main droite tenait le roseau immobile, le fil formait avec le niveau de l’eau un angle dans les 40 à 45 degrés.

Le bouchon seul frétillait.

Le visage de l’homme continuait à se dissimuler sous le feutre à larges bords.

Il semblait corpulent, l’homme, et dans toute la force de l’âge.

Une houppelande d’une étoffe passée de mode l’enveloppait.

Un vaste panier affreusement vide, un immense panier se tenait près de lui.

Citons également une boîte d’asticots et un de ces vastes couteaux moyennant lesquels on vide le poisson, quand le cas s’en présente.