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Je ne change pas un mot au compte rendu si édifiant du Petit Havre :


TRIBUNAL CORRECTIONNEL DU HAVRE
Présidence de M. Delalande, juge
Audience du 2 janvier 1895.


POLITESSE FRANÇAISE


« Nous avons la prétention d’être le peuple le plus courtois de la terre, et, certes, nous ne l’avons pas usurpée, étant donné qu’on retrouve la politesse jusque dans la bouche des locataires de madame Juliette Pineau.

» On aurait tort de supposer qu’il y a de notre part, dans cette déclaration, une ombre de mépris pour l’excellente madame Pineau ; mais celle-ci est directrice d’un humble garni, et ce n’est point de sa faute si, de temps à autre, quelques-uns de ses pensionnaires passent de leurs chambres à celle de la correctionnelle.

» C’est, aujourd’hui, le cas de Jeanne Lefustec, âgée de dix-sept ans, et d’Alphonse Landon, son camarade de chambrée, qu’elle affectionne bien tendrement, qu’elle défend avant elle-même avec beaucoup d’énergie.

» Que leur reproche-t-on.

» 1o D’avoir, ensemble et de concert, — pour parler le langage juridique, — soustrait un oreiller à leur logeuse ;