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LES VÉGÉTAUX BALADEURS

qui veut bien apporter sa contribution à ce chapitre de botanique.

« Je ne connaissais pas, dit en substance le docteur Margulier, le cucumis fugax signalé par M. Mirbeau et par vous, mais le fait n’a rien qui puisse me surprendre, moi qui ai vu, dans les Indes, des forêts entières se déplacer à raison de trois ou quatre cents pieds par jour.

» Les forêts en question sont composées de l’espèce d’arbre appelé pandanus furcatus, remarquable par la rapidité extraordinaire du développement de ses tiges.

» Cet arbre se déplace au moyen de ses racines aériennes.

» Quand le sol où se trouve le pandanus furcatus est épuisé, l’arbre laisse dépérir son tronc, après avoir jeté des racines aériennes dont une, à son tour, sert à la plante comme nouveau tronc.

» Par ce procédé qui se répète à plusieurs reprises, l’arbre est en état de marcher à son gré, dans un direction quelconque.

» Les Hindous racontent même que ces arbres commencent à marcher dans le cas où l’on a abattu quelques-uns d’eux, comme si, poussés par l’instinct de conservation, ils voulaient échapper au danger. »

Le fait que me signale le docteur Margulier ne relève pas, comme on pourrait le croire, du domaine de la fantaisie.