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MAGNANIMITÉ

MAC, M

L5

la foule a qui il ne peu ! découvrir sa grandeur , -. Avec ceux qu’il ne dépasse pas trop, il communique librement ; sa réserve avec l’homme moyen est

plutôt prudence que manque de vérité onde houle. 11 se montre peu familier, m ce n’est avec SCS amis, il est plutôt distant avec tous Us autres, d’aucuns prétendent qu’il n’est |>.is sociable. La vérité c’est qu’il sait vivre avec tous, petits et grands, dans la mesure convenable ; s’il évite île se mêler indistinctement au commun, c’est pour ne point partager ses petitesses d’Ame. 1 min. on lui reproche, de négliger ce qui est utile au grand nombre, de ne point servir assez, l’intérêt de tous. Il est vrai qu'à l’utile simplement dit, il re le bien tout court ou l’honnête. C’est encore une suite de sa grandeur d’urne. Ibid., a. 3, a<l

V. Conditions di i magnanimité. saint Thomas fait observer entln que la magnanimité requiert pour s’exercer certaines conditions favorables : la mnflance, la sécurité, et même, quoique pas nécessairement, les biens de la fortune. En premier lieu, le magnanime a lus, .in de compter sur Dieu, qui est l’inspirateur et le promoteur de ses grandes œuvres. Mais il faut, en outre, qu’il attende beaucoup de sol et des autres. Il espère donc en soi. parce qu’il se sait à la hauteur des grandes choses qu’il nudité et entreprend ; il espère aussi dans les autres comme en ses instruments, parce qu’il a éprouve leur amitié, mesure les ressources qu’il s’en promet, (.'est la confiance dent a besoin le magnanime. Il lui faut encore la sécurité ou tranquillité de l'âme du côté de tous les vains soucis que provoque la peur, qui ruinent l’espoir du succès et d’où pourrait naître le découragement. Les biens de la fortune, tels que la richesse, la puis. les amitiés, etc., ne sont pas indispensables au magnanime ; ils lui sont pourtant très utiles. Car. la multitude estime et honore plus volontiers ceux que favorise la fortune. Au surplus, les choses extérieures pour la vertu de magnanimité de puissants moyens d’action. Ce n’est pas que la grandeur d'âme ne puisse se rencontrer privée de ces divers appuis. Isolée et pauvre. Mais ce n’est point la situation normale. Il suflit au magnanime qu’il garde vis-à-vis des avantages extérieurs son indépendance ; qu’il les estime non d’un grand prix, mais simplement utiles. S’il les possède, que ce soit sans en être grisé, s’il les perd, que ce soit sans amère tristesse. El surtout qu’il ne fasse rien pour les acquérir qui soit indigne de lui. Ibid., a. 6, a. 7. a. 8.

Ajoutons, et ceci par manière de conclusion pratique : la magnanimité n’est pas la vertu du grand nombre, mais seulement de quelques privili Cependant puisque toutes les vertus sont connexes, et qu’on ne peut avoir l’une sans être en puissance dispositive des autres, il importe d’entretenir en soi la volonté g< nérale du bien, que renferme la vertu de prudence, et le don de la grâce. Ibid., a. : (, ad 2nm,

nt Thomas. Summa Iheotogica, "' "' M- <xi ; Bail, La théologie affective, Paris, IN.".."., t. iii, p. 358-361 ; langes, lu philosophie morale de mut 1 humus rf'.l./uin, Paris, 1916, ». 120-427.

A. Thouventn.


MAGNÉTISME voir Hypnotisme, t. vii,


MAGNI Valèrien, frère mineur capucin (1586I). — Ce personnage est. sans conteste, une des figures marquantes de l’histoire religieuse des divers qui composaient le Saint-Empire, dans la première moitié du xviie siècle. Son histoire n’a pas été écrite et la tache serait délicate, a cause de ses démêles bien connus avec les membres de la Compagnie de Jésus, dont quelques-uns fournirent à Pascal les éléments de sa quinzième Lettre Provinciale. Nous

DICT. DE TBEOL. CATBOL.

n’aoiis pas a les discuter Ici et nous nous lioriicrons au simple expose des faits, autant que ce sera in saire. le P. Magnl eut des torts.pie nous ne cherchons pas a nier. Ses qualités eiiiinelltes étaient gâtées par

un sentiment excessif de sa personnalité, qui lui faisait rechercher les éloges et ne lui permettait d’ac eepter ni l’insuccès, ni la contradiction. Homme x « il

laidement supérieur, il cul de petits celles, et si les

volumineux dossiers qui le concernent aux archives de la Propagande et du Vatican renferment un grand nombre de belles pages, ils en conservent malheureu

sèment trop d’autres, que l’on voudrait effacer pour l’honneur de sa mémoire. H a été exalte outre mesure, et rabaissé plus qu’il ne convenait ; la vérité serait dans un juste milieu qu’un écrivain impartial pourrait seul établir. Le rôle politique du P. Magnl ne rentre pas dans le cadre du Dictionnaire, nous n’avons a nous occuper que du philosophe el du théologien. Il fut surtout Un vaillant adversaire

des protestants, el les attaques, dont il a été l’objel de leur part, démontrent qu’ils ne le tenaient point pour un adversaire de minime Importance.

I. Vie. l.iimilien Magnl naquit à Milan, le

15 octobre 1586, d’une famille noble, originaire du

Frloul. Il était encore enfant quand son père se transporta à Prague, ou l’appelaient des intérêts de famille. Adolescent, il fréquentait le couvent des capucins, et, deux ans après, le 25 mars 1602, il revêtait l’habit franciscain et prenait le nom de Valèrien de Milan. Une fois prêtre, il est envoyé à Vienne, en qualité de lecteur de philosophie et de prédicateur de langue italienne ; bientôt, on en parle à la cour et l’empereur désire l’entendre. Kn 1616, Sigismond 1Il demande des capucins pour les établir en Pologne. Le 1'. Valèrien est choisi pour cette mission, et le roi en est si satisfait que l’année suivante il l’envoie à Home, pour y traiter en son nom des moyens d’assurer la défense tic la foi. par la coopération à la croisade contre le Turc, dont son confrère, le P. Joseph du Tremblay était l’apôtre. La guerre vient contrarier les projets du monarque et il ne pourra les réaliser que dix ans plus tard ; aussi, le l'ère reprend a Vienne le cours di sis leçons. La question des passages de la Valteline ne tarde pas à troubler les relations des États qui prétendaient y avoir des droits (lti'21) et l’empereur députe notre capucin à Paris, pour y négocier cette affaire, dont la solution se fera attendre. A son retour, il est placé a Lin/ comme maître des novices, puis à Prague, où il enseigne de nouveau la philosophie. L’archevêque, qui sera bientôt le cardinal d’Harrach, le choisit pour confesseur et en fait son conseiller et son théologien. En 1624, il est élu provincial de son ordre pour la Bohême, l’Autriche et la Moravie, mais, au bout de deux ans, il renonce à sa charge, sur un désir de la Congrégation de la Propagande, qui l'étahlit supérieur de la mission contre les protestants en Bohème et l’attache au cardinal de Prague, pour travailler à la réforme de son immense diocèse. Entre temps, il se. consacre avec ardeur à la prédication et à la conversion des protestants, el c’est dans ce but qu’il publie son premier traité. Dr acaiholicorum régula credendi, Prague. 1628. A cette époque surgit une nouvelle question qui menace la paix de l’Europe, celle de la succession de Mantoue et de la possession du duché de Montferrat. C’est encore le P. Valèrien que l’empereur envoie à Pignerol, où il se rencontre, au mois d’avril 1630, avec Richelieu et le P. Joseph ; quelques mois plus tard, les deux religieux se retrouveront au célèbre congrès de Ratlsbonne, à la suite duquel Ferdinand aurait dit, en parlant du capucin français, que tout étroit qu'était son capuchon, il avait su y faire entrer six bonnets électoraux. Amené par l’un ou l’autre des princes électeurs, le P. Magni

IX. — :.o