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cl poursuit ses critiques dans la Suite des nouvelles

difficultés… et la Seconde et dernière suite des 11011 velles difficultés, inl", s. l., 173*.). La polémique semble s'être amortie par la publication d’un écrit de L. Boursier, Intitulé : Lettre sur l’espérance et la confiance

chrétienne, in-l", Paris, 173 ! », qui parut avec les approbations des principaux appelants (Sonnettes

ecclésiastiques du 30 avril 1739, p. 60-68). Cependant

Mariette continua à écrire : Observations générales et préliminaires à l’occasion de la confiance chrétienne, in-4o, s. 1., 1739 et Réflexions tirées des ouvrages d’Arnauld et île Nicole, pour servir à juger d’un écrit i/ui a pour titre : Observations, 1739 (Nouv. ecclés. du 26 déc. 1739, p. 202-203, et du 12 sept. 1740, p. 145) ; Boursier répliqua par une Deuxième et une Troisième lettre sur l’espérance (ibid. du 12 sept. 1740, p. 145) et Mariette écrivit encore quelques brochures, très courtes et peu importantes, en 1741, 1742 et 1750 ; auparavant il avait écrit aux Nouvelles ecclésiastiques trois Lettres, datées du 3 février, du 25 avril et du 12 août 1738 (Nouv. ecclés. du 25 mars 1738, p. 45, du 15 juil., p. 1Il et du 31 déc, p. 212). La plupart des écrits suscités par cette question soulevée en 1728 par l’ouvrage (Traité de la confiance chrétienne) ce Jean-Baptiste Pavie de Fourquevaux, acolyte appelant (1693-1767), sont signalés par les Nouv. Eccl. de 1731 à 1750 (voir Tables, t. i, p. 441-443, au mot « espérance » )

Dans la Question importante, in-4o, s. 1., 1754, Mariette parle des billets de confession exigés des jansénistes ; en 1759, il souleva des objections au sujet du Jubilé et il publia la Lettre d’un curé à un de ses confrères, à propos du jubilé de 1759, et la Lettre d’un curé en réponse à son confrère, 30 mai 1759. Dans ces deux écrits, dont le second est une réponse à la consultation posée par le premier, Mariette s'écarte de l’enseignement ordinaire des théologiens et des décisions du Concife de Trente ; il reprit et défendit les mêmes idées dans un Dicours d’un curé pour instruire ses paroissiens, et dans une Histoire des jubilés depuis leur établissement, in-12, s. 1., 1759. Ces trois écrits furent réfutés par l’abbé Joubert, théologien appelant de Montpellier (1689-1763), dans une Lettre au P. de SaintGenis, et par Massuau aîné, d’Orléans, dans ses Entretiens d’Eudoxe et d'Érigène sur les indulgences.

Enfin, en 1763, Manette aborda la question du sacrement de pénitence dans une Exposition des principes qu’on doit tenir sur le ministère des clefs, suivant la doctrine du Concile de Trente ; il y soutient que l’absolution du prêtre ne remet point les péchés directement ; elle est seulement la déclaration que le péché est remis extérieurement devant la société ecclésiastique. L’ouvrage fut saisi chez l’imprimeur, avant sa publication, et, par une décision du 12 janvier 1763, il fut brûlé et l’imprimeur interdit pour trois mois et condamné à une amende. Mariette refusa de se rétracter et fut, pour ce fait, expulsé de l’Oratoire ; il quitta Orléans et se retira à Paris. Les détails de cette affaire ont été racontés en 7 lettres, dont la première est datée du 20 janvier 1763, et qui furent imprimées sous ce titre : Lettres à un ami de province par J. François Maillard. Un ouvrage anonyme intitulé Discussion théologique, in-12, attaque les thèses de Mariette sur la valeur de l’absolution donnée par le prêtre ; de son côté, Mariette continua à se défendre dans les Lettres d’un laïque à un laïque, 4 février 1763, et la Défense des lois de la charité, 29 mars 1763.

Michaud, Biographie universelle, t. XXVI, p. 650-651 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiii, col. 746-747 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 536 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle,

t. iv, p. 455-456 ; Les hommes illustre » de l’Orléanais, 2 vol.

ta-8", Orléans, 1KÔ2, t. I, |). 43-44,

J. Carreyre. 1. MARIN I", pape de décembre 882 a avril-mai 884. On connaît mieux son curriculum vilæ antérieurement a son élévation que le pontificat lui-même qui d’ailleurs fut court. Originaire de Gallese, Marin était entré a douze ans dans le clergé romain ; Léon IV (817-855) l’avait fait sous-diacre ; Nicolas I" (858867) le lait diacre, en 862 ou peu après. C’est en cette qualité que Marin lait partie de l’ambassade envoyée a Constantinople en 866 pour régler la question bulgare : cette ambassade fut arrêtée à la frontière grecque et dut rebrousser chemin. En 869 Marin reprenait le chemin de Constantinople, chargé par Adrien II (867-872) de présider le VHP concile, qui condamna Photius. A son retour, ou peu apn fut nommé évêque de Cère. Les historiens lui attribuent d’ordinaire sous Jean VIII (872-882) une troisième mission en Orient, au lendemain du concile photien de 879-880. Voir Jean VIII, t. viii, col. 608 ; la question soulevée sera étudiée à l’article Photius. Marin se retrouve à Xaples, en 882, comme envoyé de Jean VIII auprès de l’archevêque Athanase ; il est qualifié pour lors d'évêque et trésorier du Saint-Siège, .S'. Sedis arcarius. Jaffé, Regesta, t. i, n. 3378. Ainsi il remplisssait, quoique évêque, les fonctions d’archidiacre, situation tout à fait étrange pour l'époque, et qu’il n’est pas facile d’expliquer. C’est évidemment son titre d’archidiacre qui l’a désigné au choix des Romains, en décembre 882, après la mort violente de Jean VIII. Pourtant le fait qu’il était évêque aurait dû l'écarter du Siège apostolique, suivant la règle tout récemment encore rappelée par Nicolas I er qu’un évêque ne peut être transféré d’un siège à un autre ; on sait que ce sera, dix ans plus tard, le grief fait au pape Formose. Les Annales de Fulda, part. IV, a. 882, marquent nettement que cette élection est contraire au droit canonique : Marinus, anlea episcopus, contra slatuta canonum subrogatus est. Monum. Germ. hist.. Script., t. i, p. 397. Les défenseurs de Formose rappelleront plus tard ce précédent : Vulgarius, De causa Formosi, fin, P.L., t. cxxix, col. 11Il A, et mieux dans Dûmmler, Auxilius und Vulgarius, p. 135 sq. -.Invectiva in Romam pro Formoso papa, dans Dûmmler, Gesta Berengarii, p. 145.

Le pontificat de Marin I er semble bien avoir marqué une vive réaction contre celui de Jean VIII. Ceci éclate tout spécialement dans l’affaire de Formose, évêque de Porto, apôtre des Bulgares, déposé par Jean VIII et admis seulement à la communion laïque, au synode de Troyes, septembre 878, après qu’il eut fait le serment solennel de ne jamais remettre le pied à Rome. Cf. t. viii, col. 613. Marin le reçut, le délia de son serment et lui rendit la dignité épiscopale. Auxilius, De ordinat. a l’ormoso factis, 32, P. L., t. cxxix, col. 1101. Avec Constantinople, d’autre part, les relations qui, sous Jean VIII, avaient été bonnes, se tendirent de nouveau. D’après une lettre d’Etienne N" (885-891) à l’empereur Basile, Jaffé, n. 3403 ; P. L.. t. cxxix, col. 785-789, il semble bien que le basileus, à l’instigation de Photius, se soit refusé à reconnaître la légitimité de Marin. Il arguait de l’irrégularité de sa promotion au Siège apostolique ; en réalité il se vengeait de la fermeté montrée par Marin lors du VIIIe concile. On sait qu’entre la viiie et la ix° session de cette assemblée, il y eut une interruption de près de trois mois et de très vives discussions éclatèrent entre les légats romains et le basileus. C’est à ces violents incidents que se rapportent, à notre avis, la phrase d’Etienne V : Dum voluit (Marinus) adimplere quie illi (à Nicolas I") ante visa fuerant. in maximum devenit apud vos conlemptum et ludibrium divinus ille