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llil E. I. XEMPTION DE TOI I PÊCH È

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nterprét allons, recueillies dans les gloses du Moyen Age. < > ir Waiafrid Strabon, In Matth., vii, L.t. cxiv, col. 129, furent dès lors commune ment admises

iclusion. Comme pour la période précédente, . tcuinents cites montrent qu’il est inexact de dire avec ii Herxog, op. cit., p..'>_'. 72, 84, sans formuler aucune distinction, que, pendant les douxe premiers siècles, l’enseignement traditionnel abandonnait Marie dans le péché. En realite, depuis le commencement du v siècle jusqu’au commencement du vinsiècle, l’absence de toul péché actuel en Marie était communément enseignée d’une manière explicite, la purification admise en Marie, au moment « le l’incarnation, par un assez grand nombre d’auteurs, avait pour objet, suivant eux, non d’effacer quelque tache du péché, mais de détruire OU du moins de diminuer la concupiscence, que l’on considérait comme encore existante, a l'état d’inclination, > cette période de la vie de Marie, bien que de fait elle ne se traduisit

par aucun acte.

2' période, depuis le MUe siècle jusqu'à l'époque actuelle. — 1, Depuis le Mil' jusqu’au IF/ » siècle, le travail théologique porte principalement sur la question du principe immédiat de l’absence de tout péché

en Marie, et en même temps, par voie de conséquence, sur l’impeccabltité qui en resuite pour Marie.

Au Mile siècle, Albert le Grand donne eelte Indication que la cause immédiate île l’absence île tout péché, en Marie, était la plénitude de grâce dont elle avait ete comblée, Qusesliones super M issus est. txxrv, Opéra, t. xx. p. 91. Même enseignement chez Alexandre de Halès. Sumnui theoloijiif. part. III. q. IX. m. m. a. 2, Venise, 1Ô7Ô. p. 32. Selon saint Thomas, soit avant soit après l’incarnation, l’absence de tout péché en Marie, ou sa confirmation dans le bien, ne provenait pas seulement de la grâce abondante donnée a Marie, Il fallait encore la constante protection de la divine Providence, empêchant toute occasion de péché et portant Incessamment la volonté de Marie au bien. Le aint docteur en donne cette raison, que la volonté humaine n’est pleinement confirmée dans le bien que parla vision intuitive de Dieu, laquelle cause un parfait et perpétuel amour pour Dieu. Sum. Iheol.. I*, q. C, a. '2. Cette vision ne pouvant exister en cette vie. d’une manière stable, en dehors du privilège conféré a la sainte humanité de Noire-Seigneur, il est donc certain qu’en cette vie, quelle que soit la plénitude de grâce que l’on possède, celle-ci ne peut suffire pour continuer pleinement la volonté dans le bien. Elle rend seulement le péché très difficile, a cause des vertus infuses qui réfrènent les inclinations inférieures, a cause de la forte inclination de la volonté vers Dieu, a cause aussi de la fréquente et amoureuse contemplation de la vérité divine, qui retire ['homme du péché. De veritute. q. xxiv. a. ! ». Pour une pleine confirmation dans le bien, il est nécessaire, en toute créature, que la divine Providence agisse constamment pour empêcher toute défection du libre arbitre. De veritate, q. xxiv. a. 9 ; Cont. cent., i. ni. c 155. Pour cette raison aussi que, jusqu'à ce moment, la concupiscence restait en elle, suivant le saint docteur, à l'état d’inclination, miii. jamais passer a l’acte. Marie, avant l’incarnation, eut besoin du secours de la divine Providence, la préservant de tout mouvement inordonne, qum non permitlebat aliquem motum inordinalum ex /omite provenire. IIP. q, xxmi. a. I. ad lum. Après l’incarnation ou elle reçut une grâce

consommée qui la confirmait dans le bien en la délivrant de tout reste d’inclination sensible. Marie, en vertu du principe général *i nettement affirmé pour toute persévérance dan-, toutes les créatures. De neril de, q. xxiv. a. 9, Cont. <, ent.. I. III. c. 155, eul encore

besoin, pour sa parfaite persévérance dans le bien, d'être soutenue par l’action constante de la divine

l’i o Idence,

Quant au sens dans lequel le saint docteur entend

ici la confirmatio m bono, accomplie en Marie par

l’incarnation, le contexte montre qu’il s’agit d’une

confirmation consommée et perfectionnée : Ineoncep tione autan Filii Dei consummala est ejus gratta <"/i flrmans eam in bono. [II », q. xxvii, a. 5, ad 2 am. (.cite confirmation consommée et perfectionnée résultait de

ce que toute inclinai ion du fomes pecculi lut alors pleinement éloignée. Nous savons que, dans d’autres textes, le docteur angcliquc dit expressément pour

toute la durée de la vie de Marie, après sa première sanctification, qu’elle était confirmée dans le bien, en

ce sens que tout pêche ctail et devail cire complètement éloigne d’elle. Sum. Iheol.. III'. q. u. a. I : P. q. C, a. 2 : De veritute. q. xi, a. *. ». ad 2 1 "".

.Selon saint Boiiaventure, Marie, bien qu’elle ail été toujours exempte de toute faute actuelle, lut cou lirmée dans le bien, ou reçut le privilège de l’impecca

bilité, à l’instant seulement où l’Incarnation fut

accomplie en elle. Quant à la cause Immédiate de cette Impeccabilité, saint Bonaventure admet qu’elle consistait dans le secours divin, confirmant les puissances de l'âme et y détruisant tout défaut. In ///'"" Sent., dist. III. p. i. a. 3, q. m. t. m. p. 77 sq.

Au xiv et au xv siècle, on suit communément l’explication de saint Thomas ou de saint lionaventure. avec quelques divergentes d’expression plutôt que d’idée. On admet, comme principe immédiat de l impetcabiliU de Maris : la protection tris sptuile de la divine Providence, empêchant le libre arbitre de Marie de se porter vers le mal et l’inclinant constamment vers le bien. Durand, In 1 1 Ium Sent., dist. iii, q. iv ; ou l’extinction de la concupiscence, accomplie dans la première ou dans la deuxième sanctification, Biel, In 1 1 lum Sent., dist. III, q. ii, ]). ô.'l sq. ; ou la plénitude de la grâce conférée a Marie. S. Aiitonin. Summa théologien, part. IV, lit. xv, c. 20, p. ô. t. iv. col. 1052 : I ernarriin de Busli, op. cit., fol. 118 ; ou l’action simultanée de ces diverses causes, Richard de Middletown, In III » '" Sent., dist. III, a. 1. q. m sq., t. in. p. 28 sq. ; l’elbart de Teincsvar, op. cit., p. l ! >â. On observera, d’ailleurs, que les auteurs qui attribuent formellement l’impeccabilité a une (les causes indiquées, ne nient point l’influence des autres causes.

Quant au moment auquel, sous l’action des causes qui viennent d'être indiquées, l’impeccabilité fut effectivement conférée a.Marie, ce fut, selon beaucoup d’auteurs, le moment de sa première sanctification, qu’on le dise expressément, en admettant toutefois un accroissement ou un perfectionnement de cette impeccabilité au moment de l’incarnation, comme Durand, loc. cit., et Biel, loc. cit., ou qu’on le laisse entendre, en disant, sans restriction, que cette impec cabilité a existé pendant toute la vie de Marie, comme saint Antonin, loc. cit., et Pelbart, loc. cit., tandis que d’autres théologiens, comme Richard de Middletown,

loc. cit., et Iitisti, loc. (il., admettent, avec saint lion a venture, que l’impeccabilité lut conférée au moment de l’incarnation.

2. Depuis le ai/ » siècle jusqu'à l'époque actuelle, la doctrine théologjque de l’exemption de toute faute

actuelle en.Marie avant été affirmée par le concile

de Trente, sess. yi, can. 23, l’effort principal du travail théolog/quc se porta sur la réponse aux objections ou accusations des nouveaux adversaires île la fol catholique. Dans cette réponse, on ne lit guère que

reproduire ce qui avait été dit à l'époque précédente. Voir notamment saint Pierre Canisius, Commentaric de sacrosancta virgine Maria Deipara, . I, cx ; I IV,

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