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véritablement sa fonction de prêtre ou de réconcilialeur du monde avec Dieu, qu’il expia tous les péchés de l’humanité, el qu’il mérita pour elle </< condigna tous les dons divins, .s. Thomas. Sum. theol.. III ». q. xxii, a. 1, 3.

.ri acte principal « lu sacerdoce il » - Jésus-Christ, Marie coopéra par le consentement qu’elle donna, au moment de l’annonciation, a l’incarnation telle qu’elle devait être réalisée avec le sacrifice de la croix comme conséquence, el avec l.t communauté >le souffrances qui devait exister entre la mère et le Ris pendant toute la vie de Jésus, jusqu'à la consommation du suprême

lllce du Calvaire. Le consentement tic Marie qui devait avoir pour conséquence une communion Ininterrompue île souffrances outre la mère et le Ris, était une condition effectivement nécessaire pour l’accom < ment du sacrifice île la croix. Nous l’avons ite en étudiant, dans l’enseignement traditionnel, la coopération île Marie à notre rédemption. Donc Marie, en remplissant fidèlement eette condi loin, dans toute son intégrité, Jusqu’aux souffrances

extrêmes endurées au pied de la croix, coopéra. d’une manière secondaire, au sacrifice rédempteur ou a l’acte principal du sacerdoce de Jésus-Christ.

b Marie coopère encore incessamment à la collation de toutes les grâces que Nôtre-Seigneur, souverain prêtre, ne cesse d’appliquer, comme fruit de la rédemption, a toute l’humanité, tomme l’indique saint Thomas, ' outra i/eiit.. i. iv. c. 71>. c’est Notre-Seigneur, souverain prêtre, qui applique lui-même dans les sacrements, par l’intermédiaire des prêtres qui agissent en vertu de son propre pouvoir, les grâces qu’il nous a méritées par sa passion. Par sa médiation. Marie y coopère puisque c’est par elle que l’on obtient les faveurs nécessaires pour se disposer à une digne réception des sacrements.

A eaue de cette coopération a l’acte principal du sacerdoce de Jésus-Christ, ainsi qu'à la constante application faite par Notre-Seigneur, souverain prêtre. de toutes les ritées par sa passion. Marie

peut être légitimement appelée Virgo sacerdos, viergeprêtre, en prenant l’expression sacerdos dans le sens d’un adjectif indiquant ainsi, par lui-même, une simple participation au sacerdoce principal de JésusChrist dans le double sens indiqué, (.'est en ce sens d’une simple participation au sacerdoce de JésusChrist qu’un théologien du xviisiècle expliquait déjà expression : Sacerdos quia, in morem sacerdotis, rum Filio tacerdott sacrificium /miens, seterno Patri oblulil redemptionis hostiam. Reiehenberger, op. cit., p. 116, '>n comprend d’ailleurs qu’il y ait une corrélation intime entre cette expression et celle de médiatrice ou de corédemptrioe. Par le fait que Marie a

coopère encore a l'œuvre de médiation

mplie par Notre-Seigneur, seul vrai médiateur, parle fait qu’elle a coopéré secondairement a l'œuvre de la rédemption accomplie par Jésus, seul vrai rapteur, elle a. dans la même mesure et pour les mêmes raisons, coopéré et coopère encore a l'œuvre de .lesus souverain prêtre. Comme ces trois titres sont. pour Notre-Seigneur, des titres corrélatifs intimement lies l’un à l’autre, ils le -ont également pour Marie, des lors qu’on les emploie pour indiquer une simple ration secondaire de Marie, ou pour marquer une simple participation a un titre de Notre-Seigneur. <, le 9 DM approuvé-, en l’enrichissant

d’une indulgence, une prière a Marie ou. entre autres titres.se rencontre celui de Virgo sacerdos. E. Hugon, Ln Vierge-prétre, examen Utéologique d’un titre et d’une doctrine. Paris, 1911, p.

</> Le sens théologique que nous venons d’indiquer

peut être attribué aux textes que Ion rencontre chez

lésiastiques. particulièrement a partir

du xx hsiècle Textes où le litre Virgo sacerdos, ou quelque titre similaire, est donne a Marie, et pour

lesquels on peut particulièrement consulter le 1'. llu gon, op. cit., p. i sq. :.i. Grimai, S. M., Le sacerdoce ci le sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ, S" édit., Paris, 1923, p. 109 sq. ; Van den Berghe, Marie , t te sacerdoce, Bruxelles, i.s72 ; p. Belon, s. M., L</ corédemption mariale réalisée, rappori lu au Congrès mariai de Gulngamp, 1911. On remarquera aussi dans le cardinal Pic Œuvres, t. m. p, 128, l’appellation qu’il donne à Marie, de corédemptrlce du Calvaire et d’associée au sacerdoce et au sacrifice de l’Agneau.

II. Ma/ ;  ! / VÊDIATRICB I IVBR3BLLE POUR I.'imPÊTRA.T10A l’f TOI //s /Ls ORACSS, Simple application tle la médiation de Marie pour l’acquisition de toutes les grâces, sa médiation pour leur impétration a le même fondement scripturaire. le même appui

dans la tradition catholique et dans l’approbation de l'Église.

1° Son fondement scripturaire est la vérité souvent affirmée que l’incarnation rédemptrice â laquelle

Marie donna sou consentement es ! la source constante de toutes les grâces conférées à l’humanité entière. Au témoignage de l'Évangile, NotreSeigneur est venu pour que tous possèdent la vie et qu’ils la possèdent 1res abondamment. Joa., x, le II donne l’eau jaillissant jusqu'à la vie éternelle. Joa.. i. 11. Il est la oie, la vérité et la vie ; si ce n’est par lui. personne ne vient au Père. Joa.. xiv, (i. Il est la Vigne et nous sommes les sarments ; sans lui nous ne pouvons rien. Joa.. xv, .">.

Suivant saint Paul, c’est par Notre -Seigneur que la justification est conférée à tous, Rom., V, 18 sq. Par Notre-Seigneur, nous vivons d’une vie nouvelle, m. 4 sq. Par lui, tout le corps de l'Église, bien ordonné el formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chaque partie, et s'édifie lui-même dans la charité comme un organisme plein de vie. T'.ph.. iv. 16 ; voir aussi Eph., n. 21 sq., Col. ii, 19. Même enseignement dans saint Pierre, I Pet., I, 3. Celte conséquence 1res autorisée, et découlant de l’enseignement scripturaire, nous l’avons rencontrée dans renseignement de Pie N, déclarant que c’est à cause de la communion de douleurs et de sacrifice entre Marie et Noire-Seigneur, que Marie a mérité de devenir très justement la réparatrice de l’humanité et aussi la dispensatrice de toutes les grâces que JésusChrist nous a acquises par son sang. C’est a cette vérité scripturaire. comme nous allons le constater, que la tradition catholique rattache le plus souvent sa doctrine, particulièrement explicite à partir du xiir siècle.

Enseignement traditionnel.

i<* période, depuis

les temps apostoliques jusqu’au VIIIe siècle, caractérisée par une affirmation seulement générale de la médiation universelle de Marie OU de sa maternité a l'égard de tous les chrétiens. - - Comme nous l’avons constaté au paragraphe précédent, la médiation universelle de Marie, autant qu’elle est contenue dans l’antithèse entre Eve, cause de morl pour toute l’humanité, et Marie, cause de son salul.est explicitement affirmée par Justin, trénée, Tertullien, Cyrille de Jérusalem, Jean Chrysostome, Épiphane, el Ambroise. — La maternité de Marie à l'égard de tous les membres de.lésus-( Jirisl. noire Sauveur et notre

chef, est particulièrement affirmée par saint Augustin et saint Pierre Chrysologue.

Nous allons constater, dans les périodes subséquentes, que ces affirmations contenaient, en réalité, les conclusions 1res explicites que les théologiens en déduisirent ultérieurement et qui ont eu l’approbation du magistère ordinaire de l'Église.