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MARIE. MATERNITÉ DIVINE : CONCLUSIONS rHÉOLOGIQUES

préférant a la maternité corporelle de Mario la maternité spirituelle contractée avec Dieu par une entière conformité a sa volonté. In UP im Sent., dlst. IV, a. 3,

dul>. iii, p. '-. Brescia, 157-1, p. 67 sq. Un peu plus tartl Vasq >l), en réfutant l’assertion de Biel,

iuic uniquement sur cet argument, qu’un mérite strict itiMario, is à is de la maternité divine, ne pouvait exister, parce que la grâce et les actes raéride Mario n'étaient point ordonnés par Dieu à une telle récompense, non erant condigne ordinata et relata <id illud genus pra-mii. Sans cet obstacle Mario aurait donc pu mériter la maternité divine. On ne peut d’ailleurs, pour cette maternité, raisonner comme on le fait pour l’incarnation, évidemment supérieure

il mérite, l : i ///<"" S. Thomee, disp. XXIII, c. n. I, t. i, p. 178.

irez tenta de tout concilier par une distinction. i compare, dit-il, les deux dignités de la maternité divine et « .le la filial ion divine adoptive de manière

parer entièrement l’une de l’autre, la filiation divine adoptive doit être préférée, comme le démontrent les arguments apportés en faveur de cette opinion. Si donc la maternité divine devait exister sans la grâce et sans la filiation divine adoptive, la filiation divine serait bien préférable. Mais si l’on considère la maternité divine comme comprenant tout ce qui lui est dû selon le plan providentiel actuel, elle l’emporte

inement sur la filiation adoptive. comme le montrent les arguments apportés en faveur de la transcendante supériorité de la maternité divine. In /// lUn.S. Thomir, t. n. disp. I, sect. ii, n. 6 sq.

La distinction de Suarez fut adoptée par plusieurs théologiens, parmi lesquels Novato ( + 10-18), De eminentia Deiparte Yirginis Marin-, t. i, c. vin. q. ix, 2e édit., Rome. 1637, t. i. p. 209 et Christophe de Thrologia mariana, Naples, 186(>, t. ii, p. 318 sq. Plusieurs même suivirent entièrement l’opinion de Biel comme les Salniantieenses, Cursus theologicus, tr. XIII, disp. II, 27 ; tr. XIV, disp. IV. 117 sq. La plupart, s’appuyant sur ce principe, que la maternité divine appartient véritablement à l’ordre hypostatique, et que tout ce qui appartient à l’ordre hypostatique surpasse incomparablement les dons de la grâce quels qu’ils soient, continuèrent à admettre au xviie siècle et dans les siècles suivants, que la maternité divine même considérée seule, même séparée de la grâce sanctifiante si, par impossible, cela pouvait se réaliser, surpasse, du moins comme dignité, la filiation divine adoptive.

Sylvestre de Saavedra (+ 1655), Sacra Deipara scu de eminentissima dignitate Dei gémirais tinmaculalissiaue, vestlgat. I, disp. XXIV, sert, i, n. 1086, Lyon, Hi.">3, p. 203 sq. ; Jean Martinez de Ripalda, De ente supernaturali disputationes theologicir, I. IV, disp. I XXIX, sert, vii, Paris, . t ii, p. 67 sq. ; Georges de Rhodes (+ 1661), Ditputationés thenlogiæ scholasticer, tr. VIII, DeDeipara viruinr Maria, q. ii, st-ct. in. p. ii, Lyon, 1661, t. ii, p. 204 ; Contenson

ki mnilis ri rc, rdis, I. X, (liss. VI, r. ii, 11,

I.yon. 1° >.S7. t. ii, p, lsô ; Sedlmayr ( + 1772), Scholastica mariana, pat. II. q. ix, a. 6, dans Bourrasse, Summa aurea de laudibus II. V. Mari.e. édit. Mlgne, Paris, 1866, t. vii, col. 1305 s.|. ; Morgott, l.n doctrine sur In vierge Marie ou htarioiogte de saint Thomas, traduction Rourquart, ('.ris. l^si. p. 72. 82 ;  !.. Janssens, MarialogiarSolerioloaia, Fribourg-en-R., p. 168 sq. ; Lépicier, Trælatus de B. Y. M. maire Dei, : v -dit., Paris, 1913, p. 64 sq. ; Terrien, La mire de I)tu 1 1 la mère des hommes d’après 1rs Père* il la théologie, Paris, 1900, t. i, p. 2°)i sq. ; Campana, Maria <jma canalico, Turin, 1909, p. 69 sq. ; Christian Pesch, naliac, 3 1 édit., 1 ril>ourn-( n-R., 1909, t. iv, p. 316 sq. ; Buccerool, Commentarii dr II. V, Maria, 2e édit., Rome, 1885, p. 7° ;

2. La maternité divine considérée comme roui ne de Dieu gratuitement et tans aucun mérite de la part de Marie. n < si l’on considère la maternité divine

comme voulue par I >ieu dans la prédest Inat Ion dh Ine in ordine intentionis, Vasquex a été le premier a affli mer que Marie fut prédestinée a la maternité divine

à cause de ses me ri les prévus. C'était une conséquent de sa doctrine sur la prédestination posl prttvlsa me rita. En même temps, il n’hésitait point à admettre

la prédestination de Marie ad taillant gloriam Commi corollaire de la prédestination à la maternité divine, pourvu que celle-ci eût été faite post pnerisa mérita.

Di ///""'.s'. Thomtc, disp. XXII, i. Maigre l’adhé slon de Théophile Raynaud, du moins pour quelque mérite </c congrue, Diptycha mariana. part. II. p. 1. 10 sq.. Opéra, Lyon, 1665, t. vu. p. 130, l’opinion de Vasques fui communément rejetée à cette époque el dans les siècles suivants. Suarez, In III'"" S. Thomm, t. i.dlsp. X. sect. mu ; Sedlmayr, op. cit.. t. viii, col. 13 ; 1 épicier, op. cit.. p. 1(> sq. ; P. 1 lupin, Trælatus de B, Vtrgine Deipara, q.i, a. 1, Tractatusdogmatiei, Paris, 1920, t. iii, p. 413.

b) Si l’on considère l’exécution temporelle du plan divin, urdn execiitioius, le principe qui a dirigé la

plupart îles théologiens est celui que posa saint Thomas : Marie n’eut aucun mérite strict relativement à la maternité divine considérée en elle-même. Elle mérita seulement le degré eniinent de pureté et de sainteté qui lui convenait comme Mère de Dieu : illum puritalis et sunctitatis gradum ut congrue posset esse mater Dei. Sum. theoL, III », q. ii, a. 11, ad.H" 1 ". II. Virgo non meruit incarnationcm, sed præsupposita incarnulione meru.it quod per eam fieret, non quidem merito condigni sed merito congrui, in quantum decebat quod mater Dei esset purissima et per/ectissima virgo. In //7 ain Sent., dist. IV, q. iii, a. 1, ad Gum. Le docteur angélique n’admet donc point le mérite strict de Marie pour toute la sainteté qui la rendait digne de la maternité divine, mais seulement ad illum puritalis et sunctitatis gradum ut congrue posset esse Mater Dei. 'foules les grâces dont Marie fut ornée dès le principe lui furent données par Dieu sans aucun mérite antécédent. Avec ces grâces, Marie acquit ensuite tous ses mérites surnaturels ; elle acquit particulièrement le degré éminent de pureté et de sainteté qui convenait à la maternité divine.

Avec quelques différences dans la terminologie, nous constatons, chez saint Bonaventure, la même doctrine. Tout mérite strict est exclu relativement à la maternité divine pour deux raisons : parce que la conception du Fils de Dieu surpasse tout mérite et que cette même conception, étant le fondement de tout le mérite de Marie, ne pouvait être, en même temps, l’objet de ce mérite. Un simple mérite de convenance est admis : quoniam pnv sua nimia piiiitute et humilitate et benignitate idonca crut ut efficeretur lici mater. Quant au meritum digni (distinct du meritum condigni), que saint Bonaventure attribue à Marie après l’annonciation, quand elle eut donné son consentement et qu’elle eut reçu les grâces abondantes du Saint-Esprit, il n’est en réalité qu’un mérite plus éminent de convenance, puisque tout mérite strict est formellement exclu. Cette distinction n’a pas été rat iliee par les théologiens des siècles suivants. In II / uni, dist. IV, a. 2. q. n. Opéra omnia, Quaracchi, 1887. t. iii, p. 107.

Avec Gabriel Biel († 1495) commence l’opposition à la doctrine comnuine.ll admet, en Marie, relativement à la maternité divine, un mérite strict dont il donne <U-u raisons : les allions méritoires de Marie, après sa première sanctification, ont été agréées par Dieu a cette fin : d’ailleurs la maternité corporelle

étant inférieure a la béatitude éternelle certainement

méritée par Marie, comment n’aurait-elle pas, elle

aussi, été méritée de condigno ? In 1 1 /""' Sent., dist. iv, a. 3, dub. ni, p. 2, Brescla, 1574. — Vasquez rejeta