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2213 MARIAGE. D0CTRJN1 Cl ^SSIQUE. L’INSTITUTION DIVINE 2214

les époux en son ! les ministres ; il peut être contracté

filtre absents et avec des clauses pécuniaires ; il ne

m' point ci' qu’il figure ; il est simplement toléré ; iso n’a point dé Uni comme un article de toi l’uniformité du mariage et des autres sacrements, ni même que le collation de la grâce se produisit de la même manière que dans les autres sacrements « le la !.<>i nouvelle. Et bien de-- auteurs ont professé que le mariage ne confère point la grâce : Pierre Lombard, et. parmi les canonistes, Huguccio, Geoffroj de Trani, iiisis. Innocent IV, Monaldus : il est invraisemblable que tous ces docteurs en droit canon dogmatisent contre les saints canons. Cf. Klule. Archiv, t. h. p. 389 m] : p :  ; '.' :  ; sq sur la doctrine et les tribulations *ie P. J. Olive, cf. L’eberweg, Grundriss der .ichte der Philosophie der palristischen und scholæn Zeil, Berlin. 1915, p. 161, 158 sq. ; M. « le YYulf. op. cit. i' edit.. 1924, p. 364 sq. ; Belmond, Deux penseurs franciscains, dans Études franciscaines, 1923, t w. p. 188 sq., et les travaux de l>. Jansen,

Duus Scot de son côté hésite : le mariage est-il vraiment un sii^ne efficace, alors que la virginité ne l’est point, qui pourrait cependant être considérée comme signum coniunciionis Ecclesite virginisad Christian ? Comme en toute chose, il se soumet à l’enseignement de l'Église romaine. Même si l’on admet que le contrat existe parfois sans le sacrement, il observe qu’une certaine grâce peut accompagner le contrat er opère opérant is. On a déjà remarque que Scot ne tire point de saint Paul. I magnum sacramsntum), la preuve de la grâce. Cf. Tunnel, Histoire de la théologi positive. 4e édit.. p. 468-473. Le doute exprimé par I>uns Scot ne doit point nous faire illusion. Peu de théologiens ont aussi bien marqué la nécessité ou, pour le moins, la convenance de la grâce dans le sacrement de mariage, à cause des lourdes charges et des s difficultés qu’il impose, et que Scot énumère avec si « in. Report, paris., dist. XXVIII, q. un, , n. 17 sq.

L’opinion des canonistes devait se maintenir jusqu'à la fin du Moyen Age. Au début du nv< siècle, elle a rallie le suffrage d’un grand théologien, Durand S iint-Pourcain. Celui-ci fait observer que les canonistes. quand ils nient la collation de la grâce, se bornent a commenter dis textes OÙ s’expriment les vues de l'Église romaine, que, loin d’avoir été desavoues par la papauté', ils ont obtenu des honneurs. voire la pourpre. In I Yum Sent., dist. XXVI. q. iii, n. t’i. Venise, 1571, fol. : >n7. Il s’agit là d’une opinion chez les théologiens et que Capræolus rétorque avec beaucoup de mauvaise humeur dans ses De/cnsiones. dist. XXVI, q. iv, tandis que certains canonistes s’obstineront à nier la grâce, ainsi que l’atteste Panonnitanus, in e. un… I. xv. De extrema anctione.

e) Triomphe de l’opinion affirmative. Dès la

Dde moitié du xmsiècle, en effet, l’opinion que le mariage confère la grâce est généralement considérée comme sûre. Richard de Mediavilla (dont les Commentaires sur le 1. IV sont postérieurs à 1287 ; cf. Eiocedez, Hicbard de Middletown, Louvain, 1925, p..">1 sq.) ne mentionne même plus dans son commentaire les opinions anciennes et pose avec fermeté son affirmation, Dist. WVI. a. 2. q. m. p. 405. Même résolution dans le Libelle des conventuels au concile de Vienne, qui considère le mariage comme efficace au même titre que les autres sacrements. Ehrie, Zur Vorgsschichte…, Inr. eit. Mais on hésite encore sur la qualification des grâces du mariage, et certains admettent qu’il ne « pie de la grâce actuelle, gratia gratis dota ; cf. H op. cit.. p. H7b. C’est le seul point liti gieux, a la fin du Moyen -' : Guy de Brianron, le signale, op. cit., fol. cx< ix. en un temps où les t héologiens s’accordent a admettre la collation de la grâce : voir, par exemple. Denys le Chartreux, op. cit., dist. XXVI,

q u ; saint Antoniu de Florence, Sunvna. part. III'.

ir xi.c. ». Vérone, 1740, col. 678. La collation de la

grâce passe même au premier plan et, par un renverse

ment très expressif des anciennes formules, Thomas de Strasbourg écrit : Non seulement le mariage est signe de grâce, comme les autres sacrements, mais il est signe « le la conjonction du Christ et de l'Église. Dist. XXVI.

/) Le earætère. l.'ellet du sacrement « le mariage est « loue de conférer la grâce, l’aut-il y ajouter un second résultat, le earætère

On sait quelle importance pril dans la théologie du iu siècle la doctrine « lu caractère. Trois sacrements impriment incontestablement un caractère : le baptême, la continuation, l’ordre. Certains docteurs proposaient d’ajouter : l’extrème-onction. D’autres, enfin, le mariage, lue interprétation littérale de Pierre Lombard (dist. XXXI, v* sieut aposta’a anima) pouvait les inspirer. Surtout, ils cherchaient un élément qui conservât le lien et assurât l'éternelle conjonction d « ' l'âme Adèle avec Dieu : ce ne peut être, pensent-ils. « pie le caractère, qui est indélébile. Sans lui comment pourrait-on séparer dans l’autre monde les gens mariés de ceux qui ont gardé le célibat ?

Albert le Grand n’a pas de peine à montrer que la permanence du lien s’explique sans recours à la notion « le caractère, par la force du consentement initial et que le mariage n’imprime point de caractère. In I V"" 1 Sent., dist. XXXI, a. M. I.a notion générale de la condition du caractère, « pie les commentateurs des Sentences développaient principalement sur les premières distinctions du livre IV, montre assez que le mariage n’y est point intéressé : deputatio, mancipatio ad aliquod sacrum, on n’y trouve rien de tel.

Toutefois, saint Thomas est disposé à admettre une certaine analogie - - rien de plus — entre la potestas ad aetus corporales, que confère le mariage et la potestas ad aetus spirituales que procurent les sacrements qui confèrent un caractère. In I Yum Sent., dist. XXXI. q. i, a. 3, ad 5um.

Cependant, l’opinion que le mariage imprime un caractère se maintient chez certains canonistes : ainsi, Antoine de Butrio, Lectura… in c. Quanta, De divortiis, n. -1, Venise, 1578, t VI, fol. 58. C’est la pensée de ces auteurs assez nombreux qui n’admettent point la réitération du mariage. I.a Glose ordinaire, nous l’avons vu. déclare : quia iterari non débet et l’auteur du Traité anonyme des sacrements contenu dans le ras. lat. 3534 de la Bibliothèque Nationale compte le mariage, fol. 21, parmi les sacrements qui ne doivent point être réitérés. X’otis retrouverons ce problème à propos des secondes noces.

A. L’institution divine. L’attention des théolo giens avait donc été successivement retenue par l’examen de l'état de mariage, du signe, de la grâce. Et chacune de ces méditations leur avait révélé des changements profonds depuis le sixième jour de la (nation. Loin d’y trouver un sujet de scandale ou d'étonnement, ils expliquèrent par les circonstances historiques la polygamie « les patriarches et le libelle de répudiation. Ces transformât ions de la nat ure même du mariage, ils ne les aperçurent que le jour où l’analyse du sacrement eût été a peu près complète, et c’est alors qu’ils achevèrent cette analyse en précisant les diverses interventions de Dieu.

a) L’institution primitive. Comme tous les sacrements, le mariage a <' ! « ' Institué par Dieu. I.a réfuta tion « les hérésies fut l’occasion d’insister sur ce point. Cf. Bonacursus, Libellas contra catharos, c r >, /'. /… I CQV, col. 78<é Tandis que le consentement des épOUX est la causa prOXima du mariage, l’institution divine en est la causa prima. S. Doua vent un-, dist. XXVII, a. 2, q. i, sol.