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MACHABÉES (LIVRES DES), THÉOLOGIE


t. ii, col. 006, fait allusion à I Mac, ii, 41 sq. Origène, qui met « hors » du catalogue de l’Ancien Testament

I Mac, £^to 8è to' ! >to)v èaTt. xà Maxxa6a' : xà, airsp è-^iyéypoLKXcti SapoïjO XapavaiiX (voir plus loin), le cite pourtant comme « écriture : sicut Mattathias, île quo… scriptum est, I Mac, ii, 24, dans Comment., in Ep. ad Rom., viii, 1, P. G., t. xix, col. 1058. Il a de multiples références au second livre : Exhortatio ad martyrium, 22-27, P. G., t. xi, col. 589 ; cf. II Mac, vi, 18-vh, 29. Comment, in Joan., i, 18, t. xiv, col. 53 ; De principiis, II, i, 5, t. xi, col. 186 ; cf. II Mac, vii, 28 ; Com. in Joan., xiii, 57, t. xiv, col. 509 ; In Cant., Iib. III, t. xiii, col. 160 ; Z)e Oratione, 11, t. xi, col. 448 ; cf.

II Mac, xv, 14. Saint Cyprien cite plusieurs passages de I Mac, en les introduisant par la formule : in Machabeis, dans Testimon., iii, 4, 15, 53, P. L., t. iv, col. 734, 743, 701 et reproduit dans Ad Fortunaium, 11, maint passage de II Mac, vi, 30-vn, 29, P. L., t. iv, col. 669672. C’est ainsi que, trois siècles durant, nos deux livres sont reçus sans aucune hésitation par toutes les Églises du monde chrétien. Les doutes qui s'élèveront plus tard parmi les Pères et écrivains ecclésiastiques, du ive au xvi siècles, touchant leur canonicité, n’auront point si grande portée qu’ils puissent contrebalancer la faveur dont ces livres jouissent à la fois en Orient et surtout en Occident, même chez les auteurs (saint Jérôme excepté) qui n’ont admis dans leurs catalogues des Livres saints que les 22 ou 24 livres du canon juif palestinien. Voir t. ii, col. 1576-1582. Le décret De canonicis Scripturis du Concile de Trente les admet sans doute possible, à l’exclusion implicite du troisième, parmi les Livres saints : duo Machabœorum, primas et secundus.


III. Théologie. —

Les trois premiers livres des Machabées sont inégalement riches en données religieuses d’où l’on puisse extraire les linéaments d’une économie doctrinale particulière à l'époque. Le premier, essentiellement historique, politique, voire militaire, ne fait que rarement allusion aux croyances sur Dieu et ses attributs, sur l’homme et sa destinée après la mort, sur le monde angélique ou les saints, qui s’expriment dans les deuxième et troisième livres, plus ouvertement et plus largement préoccupés de la « religion des pères » mise en péril. Il touche, par contre, plus souvent aux usages religieux de la nation, à son modus vivendi au regard de ses institutions fondamentales dont la conservation, le redressement ou le rétablissement l’intéressent au premier chef. Il contribue donc aussi pour une part, à nous retracer l’image du peuple juif vivant dans son particularisme strictement religieux autour de son temple, sous sa loi, écrite en ses livres et interprétée par ses docteurs, dans ses synagogues d’enseignement et de prière, conscient par ailleurs de sa supériorité morale en face du monde païen, et persuadé de sa haute destinée future, au milieu des nations maintenant hostiles, par glorification nationale ou même individuelle. C’est lui, d’abord, qui met en puissant relief le sentiment si fort, la foi, qui soutient les Machabées dans l’accomplissement de leur tâche et discrimine comme naturellement en deux catégories la classe dirigeante, ù Jérusalem ou dans le pays, en présence de l’hellénisme menaçant à la fois la nationalité et les consciences : d’un côté les « pieux » ou fidèles, de l’autre les « impies » ou apostats.

On ne s'étonnera pas, par la suite, que dans la recherche des éléments scripturaires propres à établir chacun de ces points de la théologie juive aux temps Machabéens, notre investigation ait porté jusque sur l'écrit appelé quatrième livre des Machabées. Traité purement philosophique ayant pour but de préconiser « la suprématie de la raison pieuse sur les passions », i, 1-13, il appuie sa thèse d’exemples tirés de II Mac,

v-xvi, insistant sur le caractère et la signification des martyres machabéens, et en accompagnant le récit de nombreuses réflexions morales et édifiantes. Diction, de la liiblc, Paris, 1912, (deuxième tirage), t. iv, col. 500-502. Maintes fois, il confirme de la sorte une doctrine enseignée dans les trois premiers livres, la continue même ou la développe en ce qu’elle avait d’implicite, et donc contribue pour autant a l'établir ou a l'éclaircir. Se produisant peu après celui de 1, II et III Mac, son témoignage nous a paru recevable. Du reste, ce livre se trouve dans les principaux manuscrits des Septante, le Sinailicus, VAlexandrinus. Le catalogue du Codex claromontanus le mentionne même après le second livre sans noter le troisième. Dict. de la Bible, t. ii, col. 147 (fac-similé), ibid., col. 796.

I. DIEU ET SES ATTRIBUTS.- — 1° Les noms divins. — Ils ont ici perdu, ou à peu près, tout caractère de noms propres. Comp. Judith, t. viii, col. 1714. Ils n’expriment, à tout prendre, que l’idée de l’attribut. Voir ci-après. Si, pourtant, sous les traductions ou appellations grecques xûpioç ou 0e6ç, l’on ne soupçonne plus guère les noms propres Jahvé ou Élohim, il reste que certaines dénominations de nature abstraite, faites pour éviter l’emploi du premier de ces noms, arrivent tout naturellement à désigner la « personne » divine elle-même dans son action effective ou potentielle : le « Ciel », I Mac, iii, 18 : A, tou oùpavoù= s et V, toG Œoû toû oûpavoû ; 19, 50 et 60 où la « volonté divine est « une volonté » dans le ciel : wç S'àvꝟ. 0éXrjU, a év oùpavw ; iv, 10, 24 : A, sic oùpavôv = V, eîç oùpa vôv tôv xûpiov ; 40, 55 ; ix, 46 ; xii, 15 : les » cieux », è£ oûpavwv ; xvi, 3 ; II Mac, iii, 15, 34 ; vii, 11 ; viii, 20 ; ix, 4, 20 ; xv, 8 ; III Mac, IV, 21 ; v, 50 ; vi, 17, 33. La « Gloire » et le « Nom », la « gloire du nom », ou le « nom de la gloire », III Mac, ii, 9 : 7tpôç 86^av toû… ôvôpiaTÔç aou, pour exprimer la manifestation ou présence de Dieu dans le temple, èv èTCiçavôîa ; 14 : tw ôv6[i.<XTi tîjç SôÇtjç ctou, dans le temple où Dieu habite, le ciel étant inaccessible aux hommes.

Les attributs divins.

1. Considérés en Dieu

même. — Dieu est « le Très-Haut », II Mac, ni, 31 : tov û'jaaTOv ; « le Dieu très-haut », III Mac, vi, 2 ; vu, 9 : tôv 6eôv Ô'^kjtov ; « le Seigneur » ou « le Dieu vivant », II Mac, vii, 33 ; xv, 4 : ô xûpioç Çûv ; III Mac, vi, 28 : tou Œoû Çwvtoç ; « l'Étemel », III Mac, vi, 12 : où 8è… atome ; le « seul éternel », II Mac, i, 25 : ô fiôvoç ocîwvioç ; le « Dieu éternel », III Mac, vii, 16 (V) : tw Œôi atwvicp ; le « Seigneur ou Dieu tout-puissant »,

II Mac, iii, 22 : tôv 7ravxpaTÎj xûpiov ; vii, 35 ; viii, 18 :

III Mac, vi, 18, 28 : ô 7tavToxpâT<op 6e6ç ; ou simplement le « Tout-Puissant », II Mac, i, 25 : ô u.ôvoç 7ravToxptxTCDp ; v, 20 ; vi, 26 ; vii, 38 ; viii, 11, 24 ; xv, 8, 32 : ô 7ravToxp<xT « p ; III Mac, ii, 8 : aè tôv 7ravTOxp<XTOpa ; cf. III Mac, vi, 12, la formule : où 8è ô 7ràaocv àXxr)v xal SuvaaTsîav sycov arraaav, « toi qui possèdes toute force et toute puissance, Éternel » ; le « roi » ou le « Dieu saint », III Mac, ii, 13 : âyis (3xaiXeû ; ii, 21 ; vii, 10, 16 : ô 6eôç écyioç (èv àyîoiç) ; le < grand Dieu », III Mac, i, 16 ; iii, 11 ; v, 25 : ô <Lèyi<noc, 6eôç ; vii, 2, 22 : ô [ieyà< ; 6e6ç. — Sa transcendance s’exprime en des formules composées et cérémonieuses telles que « Roi des cieux », « Dieu céleste », « Roi des rois », III Mac, ii, 2 : p<xaiXeû tùv oùpavùv ; vi, 28 ; vu, 6 : Œôç èrcoupâvioç ; v, 35 : paaiXeùç tûv paacXe’j6vtcov. Sa science infinie se traduit semblablement : « Seigneur qui possèdes la sainte connaissance », II Mac, vi, 30 : xûpioç ô t/ ; v àyiav yvâxiiv ëxwv.

2. Considérés par rapport aux œuvres de Dieu et spécialement à son peuple. — Dieu est le « créateur » de l’univers, II Mac, i, 24 ; vii, 23 : ô tccxvtwv (toû x6cfxou) XTtOTTqç ; III Mac, ii, 3, 9 : ô xTiaaç Tà7tâvTa ;

IV Mac, v, 25 ; xi, 5 ; créateur du ciel et de la terre, de