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MAC1I U3ÉES (LIVRES DES), I WONII l II

1486

Qdèle « Uns le récit, la suite îles événement* qui marquèrent les efforts faits par la nation Juive pour reconquérir le pleine liberté religieuse et, autant que possible, l’autonomie politique, durant une période

aie quarante années, dans les limites territoriales des s regardées comme l’héritage des pères. w.. ;. !  : récit enfermé, en effet, dans la double cadre de données chronologiques et géographiques d’une remar quable exactitude. Mien que le sentiment d’une Providence divine ne soit nullement absent île la narration. celle-ci, d’autre part, se tient à la mise en œuvre, dans le rapport îles laits proprement liistori |Ues, des qualités tle valeur, de dévouement, d’habileté personnelles et naturelles des héros inachabeens ; jamais n’intervient, comme dans le deuxième livre, le miraculeux proprement dit.

H n’est pas moins vrai eependant qu’un souille religieux parcourt l’ouvrage, surtout dans s.i première moitié. L’expression îles regrets de voir profané, dévasté, aboli. tout ce que la nation avait de saint. . u. 7-13 ; m. I">. i. 11. ou de lallése des glorieux exploits et des succès positifs et réalisateurs de Judas, m. 3-9, et de Simon, xiv. 6-15,

e maintes fois jusqu’au lyrisme et rappelle les Psaumes : Les harangues et prières des prêtres ou des chefs dans le danger, ou avant le combat, respirent le plus pur amour de la Loi et du « lieu saint. ainsi que la plus mande confiance dans le secours du ciel, u. 1° - 19-68 ; m. 18-22 ; 50-53 ; iv, 8-11 ;

'. ; vii, 36-38 ; 41-42 ; ix. 14-46 ; xiii, 3-6 ; xi. 2.3. le sentiment d’un ^rand devoir moral et religieux

npli perce dans tous les récits de purification ou de restauration du pays et du temple, ii, 14-18 ; iv,

l ; v, 54 ; ix, xiii. 17. 18, 50-52 ; xi. 27 15,

avec le scrupule de réserver les droits de Dieu à propos de la démolition de l’ancien autel, iv, 45-17, ou de llelevation à la souveraine særilieature d’un prêtre qui n'était point de la race d’Aaron. xiv, 41.


II. Canonuité.

1° Le troisième livre des Macha n’est pas dénué de valeur religieuse. Totalement ignoré de l'Église latine jusqu’au xvi° siècle, où son texte se trouve ajouté à celui de Bibles latines, telles que la Polyglotte d’Alcala, 1514 1517, et les Biblia sacra et latina de Tremcllius, Francfort, 1579, et

inder, Tubingue, 1573-1586, OU même édité dans un recueil officiel, Sixtine de 1587 — il a joui pourtant de quelque considération dans l'Église grecque et « rientale. Eusèbe de Césarée l’a connu et apprécié dans sa Chronique. Voir la traduction hiéronymienne. P. I… t. xxvii. col. 493, 494. Lecodex Alexandrinus (ve siècle) le place avec les deux autres livres 1 et II. et même un quatrième, entre Néliémic et les Psaumes. Le 85e canon apostolique le range aussi parmi les livres canoniques : Motxxa6txle » v tpfâ. /'. G., t. cxxxvii. col. 212. La Stichométrie de Xicéphore le met en tête des « antilégomènes » ou d'édification. /'. G., t. c, col. 1057. La Synopse dite d’Athanase lui applique la mémenotation sous le titre de Q-roXejzttbed. /'. G., t. xxviii. col. 432. Cf. Grimm, Handbach ra den Apokryphen. Leipzig. 1857, t. iv, p. 220. C’est encore une curiosité qu.'au cours du ve siècle, après que Philostorge l’a déprécié et rejeté comme i monstrueux » i béodoret d’Antioche le surestime, au contraire, et y voit la réalisation des prodiges divinement prédits par Daniel. In Dan., xi. 7, /'. G., t. i.xxxi, col. 1528.

L'Église syrienne l’a traduit et seule l’a admis officiellement dans son recueil (Peschitto).

2° Pour la canonicité, le deuxième livre a subi a peu près constamment la même destinée que le premier. Voir plus loin. Il convient pourtant de noter ici l’hostilité particulière des Églises protestantes à l'égard de e livre dès le xvie siècle et en même temps le regain de

faveur qu’il paraît obtenir néanmoins aujourd’hui au

pies d’elles. Du sait que Luther BXécrait II Mae. pour le moins autant qu’I-Mher. Voir t, col. 857. Divers arguments furent ensuite mis en avant par les théologiens réformés pour jusl ilier sou exclusion du canon : l’auteur avait travaillé à sou livre à l’aide de ses seules facilites naturelles, u. 26 ; XV, 38 ; le récit multipliait les miracles étonnants ; le suicide y était préco nisé, xiv, u sq. ; surtout on y recommandait la prière pour les morts, xii. 13-45 et on y affirmait l’interces sion des morts en faveur des vivants, x, Il i » ".

bases de la croyance au purgatoire I Éd. lieuss Jugeait

ces arguments mesquins : et il y répondait, Histoire du canon des saintes Écritures dans l'Église chrétienne, Strasbourg, 2 « édlt., p. 379, et La Bible, Vil" partie. Paris, 1879, p. 1 15, 1 16. Cf. aussi Tony André. Les Apocryphes de l’Ancien Testament, Florence, 1903,

p. 111. 1 n récent traducteur de ces livres pour la

Société biblique de Paris, L. Randon, Les linn*. apocryphes de l' Ancien Testament, Paris, 1909, p. 117.

118, proteste même en ces termes contre le discrédit ou ses coreligionnaires tenaient l’auteur en se fondant sur les passages « le la prière pour les morts et de l’intercession des saints défunts : « Quand il aurait cru a la solidarité des générations humaines, quand il aurait affirmé « pu : les morts s’intéressent aux vivants et que ceux-ci. de leur côté, peuvent exercer, par leur amour, quelque inllucnce sur les morts, nous ne verrions là aucun sujet de scandale. En elle-même, une telle idée est fort belle…, elle s’inspire du moins d’un sentiment très noble. Au surplus, elle est riche de consolation et sa valeur religieuse est grande… Elle scandalise peut-être notre Individualisme protestant ; mais c’est nous qui avons tort… de nous replier toujours sur nous-mêmes, dans un mouvement qui n’est pas tout à fait étranger à l'égoïsme… »

3° Le premier livre des Machabces n’a pas été reçu clans le canon juif palestinien, bien qu’il ait été très probablement écrit d’abord en hébreu, mieux peutêtre en araméen. Voir plus loin..Mais il a eu cours assurément dans le monde juif, car l’historien Josèphe l’a grandement utilisé, dans une traduction grecque, pour la composition de ses Antiquités judaïques. Philon aurait aussi connu le second livre et l’aurait cité tacitement dans Quod omnis probus liber, § 13, bien que non canonique également. L’haggada juive a trouvé de même dans II Mac. matière à exégèse et à amplification bibliques. Zunz, Die gottesdienstlichen Vortrûge der Juden, Francfort, 1892 (2e édit.), p. 123 sq. - -Cette considération dont jouissait.auprès des Juifs le second livre des Machabées rend très probable une citation de ce livre dans l'Épître aux Hébreux, xi, 35, où l’expression âXÂoi 8è èTU|X7rotvît’I/ « 7xv, employée des martyrs de la foi espérant plus glorieuse résurrection, constitue pour le inoins une réminiscence frappante de II Mac, vi, 19, 2.S et vu. 9, 11, 13, 2'.), ê-, -u tujxitocvov TCpoTÎJYev ou rjX8ev, aller au tympanon (roue de supplice) avec l’espoir « d'être ressuscité par Dieu ». — Le Pasteur d’Hermas fait peut-être allusion à II Mac, vu. 2<S dans Mand., i. 1, création ex niltiln, F. X. I-'unk, Op. Patr. apost., Tubingue, 1881, p. 388. Clément d’Alexandrie fait nient ion générale de I Mac. dans Stromat., i, 21, P. G., t. viii, col. 852, et dans le même ouvrage, V, 1 I. parle du philosophe juif Aristobule « dont fait mémoire l’auteur de l'épitomé machabéen >, Il Mac, i, 10. /'. G., t. ix, col. 1 15. Saint Ilippolyte raconte la révolte des Juifs sous l’impulsion de Mattathias dans son commentaire sur Daniel, Fragm. 'SI in Dan., P. G.. t. x, col. 661, en étroite correspondance avec I Mac, H, 33 sq. Dans le traité De Christo et Antichristo, il se réfère aux récits de I Mac. i, 58 et de II Mac, vi, 7. /'. G., t. x, col. 700. Tcrtullien, Ado. Judœos, 4, P. I.,