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M TRIAGE EN rHÊOLOGIE. INTRODl CTION

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ment appréciée : certains auteurs (Sohm) voient dans l’acte constitutif du mariage, que cerScheuri) croient reconnaître « f. l’exposé de l-'r. Frensdorff. Vtriàbnæh kans lecfds und

i.uis //, ; ieschichlsbUttttr,

Pour Sohm, la dapotuatio a rem. dont elle est l’exact équlva, -nio que le mariage par achat était partait ment ilu prix de la femme, de mémo le palerix du mundium lors de s tffo suffit

I le mariage, avant toute tradition, et nt fut devenu symbolique, la promesse le >le prendre la femme pour son épouse passa au premier plan et constitua le contrat de mariage. Se heu ri et bien d’autres objectent que la prou : telle Sohm attribue tant d’Importance

obligations négatives, et ne suffit point le mariage qui ne devient effectif que

de la femme. Ces deux opinions contradiot.. lement vaines à Freisen qui

unie choses bien distinctes l’acquisition du fillffl et le mariage OÙ les Germains n’auraient mu qu’un rapport naturel, non point un rapport Enfin le schéma classique a été vivement 1 Ficker, Untersuchungen zur germanischen ꝟ. 1891, qui soutient que le

man unals accompli chez les peuples

ins l’accord exprès de volonté des deux is un contrat entre les époux, opinion que s littéraires semblent renforcer. (). Zaliiniliessung im Xibelungenlied und in der m. dans Comptes rendus de l’Académie de ne. Philos, hist. Kl., t. cxrax, rase. 1, 1023. ! indications brèves laissent pressentir quelles difficultés rencontre l’historien du droit, dans la recherche di s positives du droit matrimonial de nues germaniques et aussi les formes Liversement interprétées parles savants. Et p encore sont entre eux les divergences quai. de fixer la part de chaque influence : le droit matrimonial de l'Église est, tour à tour, représenté comme d’origine germanique (Sohm), romaine (Friedberg, Sebllng, etc.), hébraïque (Freisen). Il

>le que ces trois facteurs dont seule une

étude minutieuse des usages et rites locaux révélerait l’importance respective se peuvent reconnaître assoie canonique. Le problème qui se le (problème immense et dont nous n’avons à étudier que les rapports incidents aive la théologie), c’est précisément de faire à chacun sa part.

lations et coutumes, d’origine romaine et germanique, où la théorie des empêchements, les formes de la célébration — on verra combien fut inte l’influence du formalisme germanique — upture du lien ont leurs particularités, r danla mesure où les intérêts îx l’exigent, en attendant que les prin* * icls soient unifiés : c’est l’un des cha pitres et non le moins curieux du conflit entre les et le droit universel que Home, pour la secon a imposer à l’Occident.

Iniufflïanre* de la doctrine théologique. — Mais la difficulté primordiale ne sera point de contraindre la chréti merveilleux accord : il s’agit

d’ab dans l'Église même l’unité de la

doctrine. Si les principes fondamentaux du mariage chr.' bien assurés, sur beaucoup de points qui semblent intéresser la discipline plutôt que le dogme, il y a entre théologiens, entre canonistes, des opiniondivergent

- principes fondamentaux se rapportent aux

caractères et à la valeur morale du mariage. L' eien Testament, renseignement de.lesus Christ et de saint

Paul les ont posés. Les conciles et les décrétales les ont Interprétés. Les Pères les ont mis en relief, soii en

commentant les Écritures, soit en combat tant les hérésies : et, comme SUT tant d’autres sujets, l'œuvre où se résume leur doctrine et qui domine le Moyen

— presque sans partage danle temps où nous sommes

placés et jusqu’au milieu du xuie siècle est celle de saint Augustin. Toutes ces sources, qu’ils COn

naissent surtout par l’intermédiaire 'les florilèges et des collections canoniques, communiquent aux hommes du xe siècle quelques vérités essentielles, surtout d’ordre moral, car la réglementation juridique

est fragmentaire (l'État Vient de s’en dessaisir ! et la systématisation théologique n’est pas encore commencée. La grande affaire a été de fixer, aux premiers siècles,

la valeur morale du mariage : contre le rigorisme OU le laxisme des sectes, les l'ères ont justifie, en les hiérarchisant, les divers états accessibles aux chrétiens. Si la virginité est supérieure au mariage, ut bono melius, et le veuvage aux secondes noces — les Pères le remarquent avec un accent variable et souvent très appuyé — le mariage est, lui aussi, un état honnête que recommandent l’institution divine et les trois biens énumérés dans des textes fameux de saint Augustin : fldes, proies, sacramentum. C’est aussi bien entre les individus et selon leur pureté, leur soumission aux lois de leur état que s'établit devant Dieu la hiérarchie. La continence est au sommet ; puis la chasteté dans les relations conjugales, c’est-à-dire leur limitation aux fins licites : procréer, plaire à Dieu par l’acceptation d’un devoir ; enfin, si la volupté l’emporte sur la charité, il y a pèche, péché véniel. Telle était la doctrine dominante, celle, en particulier, de saint Augustin, en quelques passages célèbres. Il ne faut point, toutefois, oublier que dans le sein même de l'Église subsistait une tendance plus sévère, inspirée par l’horreur de la concupiscence, la méfiance à l'égard de la chair et qui se manifeste notamment, à partir du Xe siècle, par l’extraordinaire croissance de l’ordre monastique. Ainsi, quelques nuances distinguent les Pères dans le jugement qu’ils portent sur l'état de mariage et sur l’acte conjugal.

La notion de sacrement n’a point donné lieu à tant d’analyses. Mais il en résulte une infirmité de la doctrine : l’imprécision. Il n’en faut point conclure que, pour un homme du xie siècle, le mariage n’est pas un signe et que Dieu n’accorde point aux époux la grâce requise pour l’accomplissement de leur tâche. Saint Paul a défini le symbole et Tertullien, par exemple, nous est témoin de la croyance à la grâce. Mais pendant les dix premiers siècles, la grande œuvre, et combien nécessaire, de l'Église, a été d’introduire la moralité dans le mariage, de préciser des règles, de résoudre des cas de conscience, non point d’approfondir le dogme. Les conséquences pratiques de la doctrine importaient plus que les formules savantes.

Pourtant, sur quelques points, l’absence d’une systématisation causait quelque trouble. De la notion de sacrement et des enseignements mêmes de JésusChrist, on ne tirait pas encore toutes les conclusions imposées par la logique. Ce conflit entre la logique et la pratique, la vérité et la coutume, se manifeste surtout dans l’appréciation du principe de l’indissolubilité.

Un peu flottante sur ce point essentiel de la dissolution du lien, la doctrine est encore plus hésitante sur la question de sa formation même. Le consentement fait-il le mariage, comme l’admet le droit romain ? Ou bien certaines solennités sont-elles requises comme l’exige le droit coutumier, comme l’insinuent