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Alliance auront autorité pour régler la doctrine. Pre mière simplification, lit tout aussitôt une deuxième, let Ecritures d’origine proprement chrétienne témoignent.1 tout Instant de I étroite dépendance du christianisme par rapport au |udaïsme. il faudra donc rejeter celles d’entre elles où s’affiche trop daJ rement ce rapport, lu Dn de compte, des 1 Ivres sacrés en circulation a ->.n époque, Marcion ne retiendra qu’un Évangile et un ( orpus d'épltres paulinlennes. Même ainsi réduit, l’instrumrntum besoin de retou , >iir qu’en disparaisse toute Irace < ! < la trine que combat partout Marclon. Troisième simplification qui aboutit.1 constituer définitivement l’instrumentum marcionite : il se composera de deux parties : un Évangik et un recueil de lettres aposto baji "

a) L'Évangile marcionite. En veine d’Innovations, Marc* Il aurait pu rédiger de son propre chel une namtfctn de la vie et des enseignements du Sauveur ; d’autres l’ont fait avant et après lui. Plus soucieux de

la tradition, il préféra prendre comme peint de départ un des évangiles canoniques. Sa prédilection pour saint l’aul. en qui il voit le grand adversaire de la Loi, explique qu’il ait fait choix, peur réaliser ce

ein, iltl'évangile de Luc, le disciple et le compade l’Apôtre. Sans doute en ce livre reste-t-11 encore bien des vestiges de l’Ancien Testament ; plusieurs récits également, tels ceux de la naissance de Jésus, qui contredisent certaines vues dogmatiques

Marclon. On fera disparaître le tout, et ainsi prendra naissance l'Évangile tout court.

L’idée maîtresse du travail exécuté par Marclon est clairement indiquée par saint [renée. Coitt. bores., I. w 11. 2. 1'. (.. t. vu. col. 688, cf. [II, xi. 7. col. 88 1 : III. mi. 12, col. 906. Mais c’est surtout par Tertullicn et par Épiphane que nous pouvons nous faire une représentation assez exacte de l'évangile marcionite. Le livre IV de l’Astoersus Marcionem est une critique continue de cet évangile, Tertullicn prétendant montrer que, même dans l'état OÙ l’a mis l’hérésiarque, l'évangile de Lue contient l’explicite réfutation du marcionisme. Adv. Marc. IV. VI, /'. /… t. 11. col. 368. Il est ainsi amené à citer de nombreux passages de l'évangile en usage dans la secte. Épiphane a procédé de même, ayant eu l’occasion de faire un dépouillement complet du livre marcionite ; cf. Hures., xi.11. lu sq., /'. <.. t. mi. col. 709 sq. fin joignant à ces indications les quelques autres références alléguées en divers auteurs, les critiques sont arrivés à reconstruire l’ensemble « le l'évangile de Marclon. Ce travail

yi d’abord par A. llahn. en KS2 : i, et reproduit dans Thilo. Codex apocruphus Son Testament Leipzig.

j. p. 401-486, a été recommencé plus récemment

par Tii. Zahn, (.eschichte de< A. 7. Kanons, t. 11,

p. 455-494, et repris tout dernièrement par Harnack,

, /…-. ciL, p. 183*-240*. A coup sûr. il reste encore dans

cette restitution une lionne pari de conjectures ; il est

-ible néanmoins de se faire une idée assez exacte du texte évangélique élabore par Marclon. La narration commençait brusquement par le récit de la prédication de.K-siis a Capharnauni. Luc. iv, ., 1. et suivait ensuite assez fidèlement le texte, jusqu'à la dernière apparition du Christ ressuscité et a la mission des apôtres. Luc. xxi. 36- I' 1. sans qu’on puisse dire si l’ascension était racontée. Cette fidélité n’excluait pas d ailleurs un nombre assez considérable de suppressions tendancieuses. Ainsi Luc. vu. 2 vin. 19 (mention de la mère et des frères de ' ix. 31 : x. 26 ; xi. 29-32 de signe de Jonas) ; □, 19 51 ; xii. illusions a la providence du l'ère

ste) ; xiii. 1- ! ». 29-3.") : xv. 11-32 (l’enfant prodigue) ; xvi h. 31-33 (annonce de la passion i : xix. 29-46 (entrée

lésns a Jérusalem et expulsion des marchands du

Temple i : xx. '.' 1 S (parabole des vignerons homicides) :

xxi, 21 - 1 (prophétie de la destruction de JérusaU iii) ;

xxii. 16, 35 38, i" i. xxiii. 34 », 13 et peut §tre

35-43 au complet ; xxi. 12 (1 une au tombeau). 2,

(accomplissement des prophéties en Jésus). En cha

oui de ces cas il est assez la. île de oir les raisons qui oi t amené la suppression. ( Mil ic les passages cll.iccs.

il y en avait plusieurs qui avaient été retouchés.

Celle dernière opération n’est pas toujours facile a mettre en évidence, car nous ne savons pas avec une pan. nie certitude de quel texte pariait Marclon. il

semble pourtant qu’il ait pris comme base de son travail le texte dit occidental, dans nue recenslon toute voisine de celle du ins. D (< odea Buse), ce qui

prouverait qu’il l’a exécute a Rome et non dans le

Pont. Quant a la question de savoir Jusqu'à quel point les leçons (neutres au point de vue doctrinal) de la recenslon marcionique sont passées dans le texte catholique de l’Evangile, nous ne la traiterons pas Ici. Voir l [arnack, p. 246*-248*, et comparer M.-J. Lagrange, dans Revue biblique. 1921, p. 609-611 ; 1924, p. 268 et la noie 1, e angile marcionite a certainement été rédige d’abord en grec : de bonne heure, pour les besoins de la propagande, il lut traduit en latin ; il est très vraiseinbable que Tertullicn l’a connu et utilisé sous cette forme. De même fut-il un peu plus tard traduil en syriaque, si l’on en juge par les citations ((lien lait saint Lphrcm.

/m I.'Apostolicon marcionite. — On désigna de bonne heure sous ce nom le Corpus des épîtres pauliniennes reconnues par Marcion. La restitution de ce Corpus est un peu plus délicate que celle de l'évangile. Tertullicn dans le livre V de l’AdV. Marcionem en fournil les éléments essentiels ; Épiphane nous renseigne beaucoup moins ici que sur l'évangile : Adamantins par contre au livre II du Dialogue apporte quelques citations. Comme pour l'Évangile, la critique moderne a tenté une restitution de V Apostolicum marcionite : on peut négliger tous les travaux antérieurs a celui de Th. Zahn, Gesch. des N. T. Kanons, t. ii, p. 495-529 ; Harnack : a donné la plus récente et aussi la plus plausible reconstruction, p. b7* -127*.

Le nombre des épîtres acceptées par Marcion est connu avec certitude ; l’hérésiarque n’admettait que dix lettres rangées dans l’ordre suivant : Cal. : 1 et II Cor. ; Rom. : I et II Thess. ; Laodicéens ; Coloss. ; Philipp. ; Philémon. Si l’on tient compte du fait que l'Épitre dite aux Laodicéens n’est autre que notre Épitre aux Éphésiens (Tertull., Ado. Marc. Y, xi, xvii : cf. Épiphane, Hseres. xi.u, 9), on voit que .Marcion rejetait les Pastorales et l'Épître aux Hébreux.

Dans les lettres pauliniennes reconnues par lui, il ne se privait pas non plus de trancher suivant les exigences de son système doctrinal. Relevons à la suite de Harnack les plus importantes de ces suppressions. Dans Gal., il manquait vraisemblablement i, 1824 el il, 6-9 » ; certainement m. 6-9, 10-12, 14 », 15-25 îv. 27-30, sans compter des remaniements dans iv, 2120 : toutes modifications ayant pour objet d'éliminer l'éloge des anciens apôtres et les leçons tirées par l’aul de l’histoire d’Abraham. I et II Cor. avaient été a peine touchées. Dans Rom. avaient été supprimés : i. 17' : i. 19-11, 1 (les œuvres de la création manifestent Dieu : lis païens sont inexcusables d’avoir méconnu le Créateur) ; iii, 31-rv, 2. r > lia foi d’Abraham) ; ix, 1-33 (vocation d’Abraham ;  ! < véritable Israël) ; x. 5-xi, 32 ila Loi montrait.lésus Christ ; salut d’une partie d’Israël) : xv et xvi (on sait par ailleurs quelles questions Il ique textuelle se posent pour ces <Uu chapitres

et spécialement pour le dernier), [et 1 1 'l bess. demeuraient a peu |>res intactes. Laodicéens i Lph), peu de changements, sauf v, 28-32 (devoirs réciproques des