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M UiCI'.l. D’ANCYRE

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SiapévovTOc (îaaiXéa >cat 0eèv etçTOÙç oclûvaç, la troi ; ième, la quatrième surtout, qui d’ailleurs n’est peutêtre pas l'œuvre du concile lui-même, énoncent une condamnation générale, où déjà sont rapproché noms <le Marcel et de Paul de Samosate : 3e tonne : TCiaxeûc) etç I.X., ovt-I. repiç t6v 8eov év Ô7tocrràaei… xal [iévovTa elç toùç atûvaç… Kal MapxéXXou toû ^yxopaç, v) SaëeXX’lou, r, QaûXou toû Eau, oaaTéû » ç àvdc0eu, a ëcTCo. La 4e formule, sans nommer personne précise davantage encore que le règne du Christ n’aura pas de lin : saxai yàp xa6eÇ6[isvoç èv Se : ' a toû 1 1 rrpôç où jj.6vov sv Twalwvi, TOOTCp àXXàxal èv : û fiéXXovTi. Toutes ces formules dans Ilahn, Biblioihek der Symbole, 3e cdit., § 153, 155, 156.

Ainsi le conflit tendait à.se concentrer, et comme à se symboliser, en un désaccord très net sur cette personnalité marquante, qui par le commentaire unilatéral et la spéculation aventureuse dont il entourait l’homoousios nicéen, semblait légitimer l’accusation de sabellianisme portée par les Orientaux : la divinité absolue du Loyos était sauve, mais non plus évidemment la personnalité du Christ préexistant et la trinité des hypostases.

Sur la commune instance des deux empereurs d’Occident et d’Orient, un nouvel effort d’union fut tenté au concile convoque à Sardique, l’actuelle Sofia, en 342 ou 343. Voir l’article Arianisme, 1. 1, col. 1813, 1814. Il échoua, les Orientaux refusant d’accueillir dans l’assemblée, sans enquête préalable, Athanase et Marcel, jadis déposés par eux. Siégeant à part, à Sardique d’abord, puis à Philippopoli, ils exposèrent leurs griefs et professèrent à nouveau leur foi, selon les termes de la quatrième formule d’Antioche, protestant à nouveau, en tête même de leur encyclique, contre l’hérésie de Marcel. Ce texte fort long est conservée dans les Fragments historiques de saint Hilaire, Fragment iii, P. L., t. x, col. 659 sq. ; édit. Feder du Corpus de Vienne, t. lx, p. 49 sq.

Les Orientaux essaient d’y préciser l’hérésie de l'évêque d’Ancyre. D’après lui le règne du Christ n’aurait commencé qu'à l’incarnation et se terminerait à la fin des temps : (Vult) Christi Domini regnum perpetuum, œternum et sine tempore dislerminare ; inilium regnandi accepisse Dominum dicens aille quadringentos annos, finemque ei venturam simul cum mundi occasu. C’est quand il a pris un corps que le Christ est devenu l’image du Dieu invisible. Ces idées Marcel les a soutenues dans un livre rempli de blasphèmes, où se mêlent les faussetés de Sabellius, la malice de Paul de Samosate, les blasphèmes de Montan. Or malgré ce livre et la condamnation qui en a été faite d’abord à Constantinople, les Occidentaux n’ont pas laissé d’admettre l'évêque d’Ancyre à leur communion.

Il semble que, pour les Occidentaux, se posa alors vraiment le cas de Marcel ; et si, sans difficulté, ils refusèrent de ratifier la déposition d’Athanasc, ils jugèrent opportun de reprendre soigneusement l’examen du dossier de Marcel. Une fois encore, l’indulgence l’emporta : après lecture de son livre et une souple défense de l’accusé, on estima sa foi correcte, abandonnant au domaine des réflexions personnelles les éléments suspects de sa théologie. Voir S. Hilaire, Fragment ii, encyclique du concile de Sardique, n. 6, P. L., t. x, col. 636, Feder, p. 117 : Lectus est autern et liber quem conscripsit frater et coepiscopus noslcr Marccllus ; et inventa est Eusebii et qui cum ipso jucrant exquisita malitia. Quæ enim ut proponens Marccllus posuit, hicc eadem quasi jam comprobans projerret, adsimularunt. En relisant très exactement le contexte des passages incriminés, les Pères du concile ont vu que sa foi était orthodoxe : neque enim a sancta virgine Maria, sicut ipsi confingebant, initium dabat Deo Vcrbo ; neque finem liabcre regnum cjus, sed regnum ejus sine principio ac

sine fine < ipsit. Li Pèr< it se ren dirent compte de la bonne part de malentendu qui chargeait la discussion ; et, tout en étant sévères pour les Orientaux, ils eurent, au point de vue doctrinal, l’heur d'éliminer un projet de nouveau

symbole, qui, en énonçant l’unité d’hypostase, menaçait de rendre décidément inintelligible à ces derniers l’oit hodoxie de Nicée.

Cette modération semble avoir dès lors gagné du terrain, En 345 une nouvelle formule, élaborée par les Orientaux et mise en avant par l’empereur Constance, connue à cause de sa longueur, sous le nom de formule macrostiche, pouvait préparer un terrain d’entente : si le terme (l’homoousios n’y était pas encore introduit, elle ne contenait p ;  : r contre aucune formule hétérodoxe. Marcel cependant, en compagnie de Paul de Samosate et de Pliotin, était formellement et longuement condamné. Photin, qui apparaît ici pour la première fois, était, quoique Galate d’origine, évêque de Sirmium ; disciple de Marcel, il poussait à l’extrême et sans précaution les tendances modalistes de son maître, si bien qu’il rejoignait presque le monarchianisme rigide de Paul de Samosate. Ainsi se composait un trio qu’il sera difficile de dissocier entièrement.

La formule macrostiche est extrêmement explicite quant à l’erreur reprochée à Marcel. Voir surtout n. 6 : « Les disciples de Marcel et de Photin, tous deux d’Ancyre de Galatie, repoussent la suhsistence éternelle. tv)v Tcpoaicôviov Û7rapÇ'.v, du Christ, sa divinité et son règne éternel, dcTE/sÛT-rç-rov, semblables en cela aux Juifs, et sous prétexte de sauvegarder l’unité divine, -rîj jjiovap^îa. Pour nous, nous savons que le Christ n’est pas seulement une pensée exprimée ou immanente de Dieu, Xoyov irpoçopixàv ï] évSiàOsTOv toû Geoû, mais un Verbe-Dieu, vivant et subsistant, àXXà Çcovtx Osôv Xôyov xaG’sauTÔv ÛTrâp/ovTa, Fils de Dieu et Christ ; ce n’est pas seulement par prescience qu’il vit avec son Père avant tous les siècles, et qu’il l’a assisté dans l'œuvre de la création des êtres visibles ou invisibles. C’est lui en effet à qui le Père a dit : « Faisons l’homme à notre image et ressem » blance, » c’est lui qui est apparu en personne aux patriarches, qui a donné la Loi, qui a parlé par les prophètes, et qui finalement s’est incarné, a manifesté son Père à tous les hommes et qui désormais règne pour les siècles des siècles. » Ilahn, op. cit., § 159, n. 6, p. 194. Le texte est précieux tant par ce qu’il dit de la doctrine de Marcel que par les concepts qu’il lui oppose et qui, par contraste, font saisir la première.

La formule macrostiche fut présentée au synode que tenaient alors les orthodoxes à Milan. L’union, là encore, ne put se faire. Le concile néanmoins condamnait à son tour Photin ; quant à Marcel, Athanase renonçait à le soutenir plus longtemps. Saint Hilaire, Fragment ii, 21, P. L., t. x, col. 650, Feder, p. 146 ; cf. Sulpice-Sévère, Hist. sacra, II, xxxvii, P. L., t. xx. col. 149.

Lorsque saint Athanase, l’année suivante, 21 octobre 346, rentra à Alexandrie, l’apaisement, sinon la paix dans l’unité, semblait se faire ; en tout cas, on ne parla plus de Marcel d’Ancyre. Il mourut vers 374, peu après saint Athanase lui-même ; mais on ne sait rien des trente dernières années de sa vie. Sa réputation fut loin de s’améliorer. Saint Basile, écrivant quelques années plus tard à Athanase, lui demandera instamment de faire condamner « sa doctrine pernicieuse et hors de la vraie foi », Epist., lxix, 2, P. G., t. xxxii, col. -132 ; et saint Épiphane l’insérera dans son catalogue d’hérétiques, Hures., Lxxii, 2, 3, P. G., t.xLii, col. 383 sq. ; il notera même qu’Athanase, quand on lui parlait de Marcel, se contentait de répondre par un sourire qui en disait long. Ibid., n. 4, col. 388.

Tel est, en bref, le cadre historique dans lequel on