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1987

MARC-A NTOINE MARCA

On a <lu P. Galizio : Summa totiui dialeclica admenlem S. Bonaventuræ doct. seraph. ex ejusdem scriptis mafori t/iia fieri potuit diligentia excerptæ et in quatuor llbros distribuiez, in-4o, Rome, 1634 ; Summa totius philo phise Arislotelicte ad mentem S. Bonaventurœ… et in très partes distributæ, '2 in-4o, Rome, 1635 ; Novum de Immaculatæ virginis Conceptione encomium. Opus universis Dei præconibus perquam utile et jucundum, in-4", Brescia, 1636. En sa qualité de procureur général, il avait essayé de sauver les Annalet de son ordre écrites par Bovérius, de la condamnation qui les att< i gnil le 18 juillet 1651 ; il gagna seulement qu’elles ne fussent mises à l’Index que donec corrigantur ; l’année suivante, 19 novembre, il obtenait le retrait de la condamnation. A peine voilé sons le nom d’Antoine Marie Galizio, il les défendait encore dans la Dilucidalio speculi apologelici, in-4o, Anvers, 1653, des attaques du P. Jacques de Riddere, mineur observant. Le P. Galizio laissait de nombreux manuscrits, que les occupations de sa charge ne lui avaient pas permis de publier : en particulier des Commentaires sur les quatre livres des Sentences de saint Bonaventure. Après sa mort on tira de ses papiers une œuvre de sa jeunesse religieuse, La fllomela overo del cunlu spirituelle, in-4o, Milan, 1694, dans laquelle sous la métaphore du chant il enseigne les moyens de devenir parfait et saint. A la fin se trouve une Brèvee succinta narrazionc délia vita, attioni e morte del M. R. P. Marc' Antonio Gallicio, écrite par ses secrétaires, les PP. François de Desenzano et Angélique de Carpenedolo, ainsi que son oraison funèbre par le P. Amateur de Pecetto, provincial de Piémont.

Bernard de Bologne, Bibliollicca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, ccl. 20 ; Vladimir de Bergame, I cappuccini bresciani, Milan, 1891.

P. Edouard d’Alençon.

MARCA (Pierre de) (1594-1662) naquit à Gan en Béarn, le 24 janvier 1594 : en 1615, il était conseiller au Conseil souverain de Pau, presqu’entièrement composé de calvinistes ; il se conduisit avec tant d’intelligence que Louis XIII, en 1621, érigea ce Conseil en Parlement, et que Marca en fut nommé le président. Conseiller d'État et Maître des Requêtes en 1639, il se maria à cette date, mais, ayant perdu sa femme, il entra dans les ordres, et il fut ordonné prêtre le 2 avril 1642 ; bientôt, il était nommé à l'évêché de Conserans, mais il ne put alors obtenir ses bulles de Rome, à cause de son livre De concordia dont une partie avait paru en 1641 ; il atténua ses opinions dans un écrit publié à Barcelone, en 1647 ; Urbain VIII lui accorda enfin ses bulles, et Marca fut sacré évêque, le 20 décembre 1 648. Après la conquête de la Catalogne par Louis XIII, Marca agit avec beaucoup d’habileté ; aussi, pour le récompenser, le nomma- 1 -on à l’archevêché de Toulouse, eh 1652. Il combattit le jansénisme, et ce fut lui qui rédigea le premier Formulaire contre les propositions de Jansénius. Il fut nommé archevêque de Paris en 1662, mais il mourut avant de prendre possession de son nouveau siège, le 29 juin 1662, le jour même où il recevait ses bulles, à la grande joie des amis de PortRoyal.

Les ouvrages de Marca sont nombreux et très importants au point de vue religieux ; beaucoup n’ont élé publiés qu’après sa mort, par son secrétaire Baluzi. ou sont restés encore manuscrits. — Le premier en date, celui qui est demeuré le plus célèbre, a pour titre : De concordia sacerdoiii et imperii scu de libertalibus Ecclesiæ gallicanæ dissertationum libri quatuor, 2 vol. in-4o, Paris, 1641 ; l’ouvrage fut réédité, en 1663 et 1669, avec de nombreuses additions, mais l'édition la plus complète comprend huit livres en 2 vol. in-fol., Paris, 1704 et 1705, et fut publiée par

i laluze C Journal des Savants du 12 janv. 170.", p. i i-l s, et Mémoires de Trévoux d’octobre 1704, p.

i 1641 étail dédiée au cardinal duc de Richelieu, et fut mi décret iu

l avril l 6 Yi : la deuxième de ; i uper .e M* ;  ! Séguier, chancelierde Franci i édition de Francfort, in-fol., 1708, contient plu di isertal ions qui ava France, el des Observations de l'éditeur, Juste Bohmer, sous ce titre : Selectæ observalionei ecclesiasiiae dissertationes 1'. de Marca… illustrantes et studio juris ei siaslici inst C’est sur cette édition qu’ont été

faites celles de l'.overeto, 1742, de Venise, 1763, in-fol., de Naples, 6 vol. in-4o ; cette dernière contient quelques notes du cardinal Firminiani qu’on retrouve l'édition de Bamberg, en 6 vol. in-4o, 1788-1789. L’ouvrage avait été composé sur les désirs de Richelieu contre YOptatus Gallus de cavendo schismale ; mais la réfutation de l'écrit est surtout indirecte..Marca veut montrer que les libertés de l'Église gallicane, bien expliquées, fournissent le véritable moyen d'établir la concorde entre, les deux puissances ; i ! veut prouver que : a) le but des libertés gallicanes est de reconnaître l’autorité du Siège apostolique et de lin rendre les devoirs qui lui sont dus ; b) les papes onUtoujours tempéré leur puissance à l'égard des Églises de France en sorte que les droits du royaume et de l'Église n’ont jamais souffert ; c) la France a religieusement observé ces maximes. Le second fondement des libertés gallicanes est l’autorité souveraine des princes qui sont les protecteurs de l'Église : ils ne peuvent pas faire des lois ecclésiastiques proprement dites, mais ils doivent faire observer les canons de l'Église et maintenir la religion et la paix. Les libertés de l'Église gallicane consistent dans l’observation des anciens canons et du droit canon complété par les décrétaics ; toutes ces lois doivent être appliquées ; si elles sont violées, les appels comme d’abus sont légitimes et ils remontent aux premiers temps de l'Église. L’autorité des conciles provinciaux et nationaux s’appuie sur le même fondement, l'élection des évêques qui, dit-il, appartient aux métropolitains et aux évêques do la province, lesquels assemblés dans l'Église vacante, 'choisissent un sujet en présence du clergé et du peuple, celui-ci pouvant approuverou désapprouver l'élection. Baluze, dans son édition, a ajouté une Vie de Marca et publié une Lettre de Marca au pape Innocent X, du 26 septembre 1646 ; à la fin du t. ii, il donne deux œuvres qui peuvent appuyer les thèses de Marca : Liber de chorepiscopis et di’jnitnte alquc ofjicio eorum de Raban Maur ; Liber de reverenlia filiorum erga patres et subditorum erga reges… ad Ludovicem Imperalorem. — Peu après lu publication de ce premier écrit, Marca commentait VEpistola decrelalis Yigilii papa ; pro confirmatione V* Synodi œcumenicee, grâce nunc primum édita, cum interprelatione latina et dissertalione… Accesscre epistola Eutychii ad Vigilium cum Vigilii rescripto et anathematismi V « Synodi, in-8o, Paris, 1642.

A Rome, on désapprouva les thèses de Marca, qui furent mises à l’Index ; les deux écrits suivants atténuent ces thèses : Disscrtatio de primalu Lugdunensi et aliis primatibus, in-4o, Lyon, 161-1, et surtout le Libellus quo editionis librorum de concordia sacerdoiii et imperii consilium e.rponit, opus Apostolicae Sedis censuras submittit et reges canonum custodes, non vero auctores esse doect Petrus de Marca, in-4o, Barcelone, 1646 ; à la suite de cet écrit, se trouve une lettre au cardinal Barberini sur la doctrine de son livre, (.e Libellus a été ajouté, dès la seconde édition du De concordia, et il obtint de Rome les bulles que Marca attendait depuis 1642.

D’autre part, Marca publia des ouvrages d’histoire