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1915
1916
MANNING — MANSUÉTU DE


1888 ; White, Cardinal Manning, Londres, 1882 ; A. W. Hutton, Cardinal Manning, Londres, 1882 ; Belleshelm, II. L. Manning, Cardinal Erzblschof von Westminster, Mayenee, 1892 ; J. R, Gasquet, cardinal Manning, Londres, 1896 ; E. s. Purcell, Life of Cardinal Manning, 2 vol., Londres, 1896 ; i-'r. de Pressensé, Le cardinal Manning, Paris, 1896 ; il. Hemmer, Vie du cardinal Manning, Paris, 1898 ; H. Buddensieg, art. Manning, dans Protesianlische Realenegklopàdic, 3e édit., t. xii, p. 230-236 ; Belleshelm, art. Manning, dans Kirchenlexikon, 2e édit., t. viii, col. 619626 ; J.-E.-C. Bodley, Cardinal Manning and other Essaya, Londres, 1912 ; Lilly, Charocteristics polilical, philosophical and religions)rom the. ivritings o/ H.-E. Manning, Londres, 1885 ; J. Leniire, Manning et son action sociale, Paris, 1893 ; H. Bremond, Manning et Newman, dans les Études, t. lxix, p. 250-269 ; Looten, L’action sociale du cardinal Manning dan, s les facultés catholiques de Lille, 1925, p. 209-216 ; 233-240 ; nombreux articles parus en 1892 dans les journaux et les revues d’Angletterre : The Times, Nineteenih Centurg, Calholic Direclorg, Dublin Rcuieu), Quarlerhj Rcvieiv, Conlemporary Reuieui, Revieu) o/ Reuiews.

L. Marchal.

    1. MANSI Jean Dominique##


MANSI Jean Dominique, prélat et érudit italien (1692-1769). — Il naquit à Lucques, le 16 lévrier 1692, d’une famille patricienne ; jeune encore, il entra dans la Congrégation des Clercs de la Mère de Dieu et fut professeur de théologie à Naples. L’archevêque de Lucques le rappela près de lui, mais, savant déjà connu, Mansi voyagea beaucoup en Italie, en France et en Allemagne pour des recherches historiques, et, à Lucques même, il fonda une Académie consacrée spécialement à l'étude de la liturgie et à l’histoire ecclésiastique. Ses travaux attirèrent l’attention de Clément XIII, qui, en 1765, le nomma archevêque de Lucques. Il mourut dans cette ville le 27 septembre 1769.

Les ouvrages de Mansi sont très nombreux et supposent tous une grande érudition. Il a traduit en latin le Dictionnaire de la Bible, les Dissertations préliminaires et le Commentaire sur l’Ancien et le Nouveau Testament de dom Calmet ; il a édité, avec des notes et des préfaces, le Traité de la discipline de l’Eglise de Thomassin, les Annales ecclésiastiques de Baronius, avec les notes de Baluze et des critiques, l’Histoire ecclésiastique de Noël Alexandre et celle de Graveson, la Théologie morale du P. Anaclet Reifîenstuel et celle du jésuite Layman, le Martyrologe hiéronijmien, les Miscellanea de Baluze et la Bibliotheca médise et infimw latinitatis de J. Alb. Fabricius. Il a ajouté des Notée lumultaarim (ainsi appelées, parce qu’il les avait rédigées à la hâte) à la 4e édition d’un ouvrage de Mencke, intitulé : De charlataneria eruditorum declamationes duæ, cum nolis variorum ; accessit epistola Scbasliani Stadelii (Christ. Ange Heumanii), ac tandem, supplementi loco, in hac edilione adjectse sunt N. (Joannis Dominici Mansi) notas tumultuarise, 4e édit., in-12, Lucques, 1726. Enfin, Mansi a publié : Tractatus de casibus et excommunicationibus episcopis reservalis, in-4o, Lucques, 1724 et 1739 ; De epoehis conciliorum Sardicensium et Sirmiensium, in-8o, Lucques, 1746 (d’après Mansi, le concile de Sardique se tint en 344 ; le P. Mamachi soutint, avec l’opinion commune de cette époque, que ce concile n’eut lieu qu’en 347, mais Mansi maintint sa première thèse dans une seconde dissertation. Lucques, 1749) ; Epitome doctrinæ moralis ex operibus Benedicti XIV depromptæ, Venise, 1770 ; enfin, Mansi avait publié, en 1752, PU Il orationes polilicæ et ecchsiastiese, Livourne, 1752, où l’on trouve beaucoup de pièces alors inédites.

Mais l'œuvre capitale de Mansi est la grande Collection des conciles dont les derniers volumes ne parurent qu’après sa mort. On possédait déjà plusieurs collections de conciles, en particulier, celle de Labbc et celle du P. Hardouin. L'édition Colcti, 23 vol.

in fol., Venise, 1728-1733, reproduit l'édition de Labbe, avec quelques légères additions. Mansi ajouta d’abord un Supplément en 6 vol., 1748-1752, sous le litre : Ad Concilia Veneto Labbeeana supplementum ; puis, un peu plus tard, un second Supplément. Mais alors Mansi entreprit une refonte complète de la collection. Le premier volume parut a Florence en IV.V.i et la collection comprit 31 volumes in-folio, parus de 1759 à 1798. sous un titre un peu long, mais qui en indique nettement le caractère : Sacrorum Conciliorum nova et Amplissima collectio, in qud, prœter ea qum Philipp. Labbœus et Gabr. Cossartius, S. J. et nouissime Nicolaus Coleti, in lucem edidere, ea omnia insuper, suis in locis, opiime disposila exhibentur, quæ Joannes Dominicus Mansi Lucensis. Congregationis Matris Dei, evulgavil. Editio novissima ab eodem Paire Mansi, potissimum favorem elium cl optis prseslanle Emmo Cardinali Dominico Passionei, Sanctse Sedis apostolicie bibliothecario, aliisque elium erudilissimis viris manus auxilialrices ferentibus curala, novorum Conciliorum, novorumque documentorum addilionibus loeuplelula, ad mss. codices Valicanos, Lucenses, aliosque recensita et perfecta Accedunt nota : et disserlationes quamplurimæ, quæ in eeteris editionibus desiderantur, 31 vol. in-fol., Florence. 1759-1798. Cette œuvre, malgré ses belles promesses, a été sévèrement jugée par dom Quentin, Jean Dominique Mansi et les grandes collections conciliaires, in-8o, Paris, 1900, p. 77-186. Dom Leclercq, dans son édition de l’Histoire des Conciles de Hefele, t. i, p. 112, écrit : « œuvre manquée, V Amplissima constitue, dans le domaine de l'érudition ; une véritable mystification scientifique. Elle reproduit toutes les éditions antérieures et ne les supplée pas. Les erreurs fourmillent et l'énorme niasse est d’un maniement presqu’impossible, faute de tables. Le sens critique est absent d’un bout à l’autre. C’est une œuvre à refaire. »

Tout récemment, en 1900, une nouvelle publication a été entreprise, qui reproduit, en fac-similé, par les procédés anastatiques, les 31 volumes de l' Amplissima Collectio de Mansi et poursuit, de 1429 à nos jours, le recueil des conciles ; cette œuvre, interrompue en 1914, reprise depuis 1921, comprend aujourd’hui 47 volumes in-folio dont quelques-uns sont dédoublés. Elle doit s’achever tout prochainement.

Jlichaud, Biographie universelle, t. xxvi, p. 374, 375 ; , Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxiii, col. 259 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, t. viii, p. 115 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, 3e édit., Paris, 1853-1857, t.iv, p. 463, 464 ; Antoine Zatta, Commentaria de vita et scriplis Joannis Dominici Mansi, in-fol., Venise, 1772 ; Richard et Giraud. Bibliothèque sacrée, t. XVI, p. 64, 65 ; H. Quentin, Jean Dominique Mansie ! les grandes collections conciliaires, Paris, 1900 ; Leclercq, Histoire des conciles d’Hefele, t. i, Paris, 1907, p. 111-114 ; Kirchenlexicon, t. viii, col. 626, 627.

J. Carbeyee.

    1. MANSUÉTUDE##


MANSUÉTUDE. — I. Notion. II. Mansuétude et clémence. III. Excellence de la mansuétude. IV. Pratique de la mansuétude.

I. Notion.

On considère la mansuétude ou douceur sous les traits tout à tour d’une vertu, d’une béatitude ou d’un fruit de l’Esprit-Saint. Nous l’envisageons ici comme la vertu morale qui nous aide à contenir la colère et ses mouvements impétueux, qui étouffe en son germe le désir de la vengeance. La mansuétude est une annexe de la vertu cardinale de tempérance, dont elle imite le rôle modérateur. Au trouble qu’engendre la ' passion de la colère elle oppose le calme de la raison et la maîtrise de soi. Elle a, par conséquent, pour effet de produire au dedans de nous l’apaisement et de faire régner au dehors dans les rapports avec le prochain, une charitable entente.