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MANICHÉISME, SOURCES MUSULMANES

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i r siècle, les Écritures manichéenne* avaient disparu de l’Asie antérieure.

En Chine, la persécution commença plus tard ; mais alla m fut ni moins violente, ni moins persévérante. l><> 842, une ordonnance Impériale chargea lis fonc thmnalres que cela concernai ! de recueillir les livres et les imagos des manichéens et de les brûler sur la place publique. En 1166, un certain Loa Yeou adressa a l’empereur une supplique qui lui demandait d’aceorder un délai d’un mois aux détenteurs <U' livres et d’images manichéens ; après ce délai, une punition sévère » Uait être infligée aux réfractalres ; et les livres iverts devaient être jetés au feu. A partir du

noe siècle, il n’est plus question en Chine de ces livres. Chavannea et Pelliot, Un traite manichéen retrouvé en Chine, dans le Journal asiatique, 1913, mars avril.

l' ser., t. i. p. 261 370.

il. - i ' Sources orientale » —

>i incomplets, si fragmentaires sont les renseignements que nous fournissent sur le manichéisme, son histoire

et sa doctrine, les sources proprement manichéennes, que nous sommes obligés de recourir, pour compléter notre documentation, aux sources indirectes, c’est-àdire au écrivains qui possédaient encore dans leur

Intégrité les écrits authentiques « le Maniât de ses disciples, et qui ont punous en donner des extraits OU

des.m. ! '

1. Des témoignages orientaux, les plus importants sont d’origine musulmane.

u) L’auteur qu’il faut citer en premier lieu, le plus riche en renseignements sur Manl et sa doctrine est Ahoul l-'aradj Mohammed ben Ishak an-Nadim, connu habituellement sous le nom d’An-Nadim. et surnommé le libraire de Bagdad. Celui-d rédigea en 988 son Fihrial ol-dloum, ou Catalogue des sciences, qui est une sorte d’histoire de la littérature, donnant la vie des principaux auteurs et le résumé de leurs œuvres. Dans la I" section du IX r livre. Immédiatement après avoir parlé des sahéens, il étudie les doctrines des manichéens. Il commence par un résumé de la vie de Mani. Il expose ensuite ses enseignements, et complète son œuvre par une rapide histoire du manichéisme jusqu'à son époque. L'œuvre d’An-Nadim est d’autant plus précieuse que le plus souvent il cite ou résume les écrits des manichéens : malheureusement il n’indique pas de référence exacte, et se borne à citer ses sources sous la formule générale : Mani enseigne, ou : les m tnichéeni rapportent. Malgré tout, An-Nadim demeure un des plus précieux informateurs sur le manichéisme. La partie du l’ihrist qui nous intéresse a éti ' commentée par Gustave FlQgel, Mani, seine Lekre und seine Sehri/ten, Ein Beitrag zur Geschichte des Maniehâismus. A us dem Fihr.ist. Texte, traduction et commentaire, Leipzig, 1862, bvfl de 440 p.

bi Après le Fihritt, le plus remarquable des textes arabes relatifs au manichéisme est l’Histoire de » srctes religieuses et des doctrine*, philosophiques, Kitab al milal wannuhal du savant historien de la philosophie, Aboul Fatli Mou ammad Sharastàni. qui mourut en Sharastàni étudie, d’abord les religions qui ont une Écriture révélée, A s ivoir l’islamisme, le judaïsme et le christianisme ; puis celles qui ont un sémillant d'Écritures ; et c’est parmi celles-ci qu’il range le manichéisme à côté du mazdéisme. Il connaît les Géants et le Shapurakan de Mani, dont il cite quelques phrases intéressantes. I.e Kitab almil al a été édité par W. Canton, Londres, 1842, 2 vol. (voir surtout le t. i, p. 188-11*2 » et traduit en allemand par Th. llaarbrûcker, Sharastani’s ReUgionsparteien und l’hilornchulfn. Halle. 1850, 2 vol. (voir t. i, p. 285-290).

f) l’n autre historien, le persan Al-Hirùni, de Khwarizm. dans sa Chronologie des peupla orientaux,

aux environs de l’an 1000, donne d’Intéressants détails sur la vie de Manl et cite divers extraits de VÊvangih et du Shapurakan. La Chronologie a été éditée pai B. Sachau, Leipzig, 1878 ; une traduction anglaise.

faite par le même auteur B paru a Londres en I

dans l’Oriental translation l’und. ne étude détaillé) de ce texte <ie i llrûnl a ec d’importants commentaires i été donnée par K. Kessler, Mani, 1. 1, 1889, p. 304 323

Al-Piiuni parle encore de Manl et de sa doctrine dans un autre ouvrage cent vers 1030, V Histoire de V Inde ; il y cite des passages des Mystères et du Trésor, Cf. Albi runi’s Initia, edited in thearabit original l>y Dr Edward Sachau. Londres. 1887. tue traduction anglaise de

E. Sachau a paru en 1.s.K.x ; i I midres.

(7) A la suite de ces trois auteurs, les plus importants, on peut encore citer :

Al-Gahiz (i- 859), dans son Kitab al haiwan (Livre des animaux), donne quelques renseignements doc trinaux et historiques sur le manichéisme. Cf. K. Kes sler..ïïimi, p. 365-370. llm-Wàdih al-Yuqoubi (ix r S.), dans son Histoire, édlt. Houtsma, Leyde, 1883. raconte l’histoire de Mani et donne sur ses ouvrages des indi cations assez précises. CI. K. Kessler, op. Cit., p. 323 1 331. Tabari († 923) dans sa Chronique rapporte divers Incidents de la vie de Mani et de ses principaux disciples ; trad. Zotenberg, t. iv, p. 447-453. Ma I soudi (f '.>."> ! '>), dans le Livre de l’avertissement et de la vision, signale quatre ouvrages de Mani ; trad. Carra I de Vaux, Paris, 1898, p. 187, 188. Dans les Prairies d’or, il fait allusion aux dogmes manichéens ; édit. et trad. E. Barbier de Meynard. Paris, 1863 ; t. i, p. 199. 288, 299 ; t. u. p. 167, 108, 195 ; t. iii, p. 435 ; t. m. p. 385 ; t. vii, p. 12-16 ; t. viii, p. 293. Ibn al-Mourtada (xive siècle) dans son grand ouvrage historico philosophique intitulé La pleine mer, analyse avec détails les doctrines manichéennes. Il cite même, mais indirectement l'Évangile et le Shapurakan. CI. K. Kessler. Mani, p. 343-355.

2. Parmi les sources persanes, écrites en pehlvi. signalons seulement :

a) Le Shikand gownmanig vidshar (Explication dissipant le doute) œuvre, du ix c siècle. La partie consacrée à la critique des manichéens s’ouvre par un exposé assez court, mais très dense des doctrines de Mani. Elle ne mentionne aucun livre, mais elle doit en viser un, plus connu et plus important que les autres, et elle semble en faire l’analyse. » P. Alfaric, op. cit., t.i. p. 122. Trad. anglaise par E.-W. West, dans The særed book of Ihe lûist, t. x.xiv, Oxford, 1885, p. 243251. Trad. allemande et commentaire par C. Saleman. dans les Mémoires de l’Acad. des Sciences de SaintPétersbourg, 1904.

b) Plus important est peut-être le Dinkard, qui appartient à la même période, et où sont énuniéiées les dix formules du démon Maries contre les avertisse ments du pieux Atarepat-iMarespand. Trad. anglais) par Peshotun Dustoor Behramjee Sunjana, Bombay, 1874-1891 ; t. iv, p. 211, 212 ; t. v, p. 315-317

Dans la 2 « moitié du xve siècle, le persan Mirchond a publié Le jardin de la pureté, sorte d’histoire univer selle, où il raconte l’histoire de Mani et en particulier insiste sur l’origine de l'Évangile. Il ne sort d’ailleurs pas du domaine de la légende. Cf. K. Kessler. Mani, p. 377-381.

3. Un grand nombre d'écrivains chrétiens, surloui de langue syriaque, ont eu à s’occuper de Mani, poui le combattre, et ont été de la sorte amenés -a exposer

doctrines.

a) Le premier Père qui mentionne Mani est Aphraate, le Sage persan ; il se contente d’ailleurs de le nommer à côté de Marcion et de Valentfn, parmi les adversaires de l’unité di tne. I [ont. n. 9. Patrol, siirmeu. t. i. p. 11."..