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1839
1840
MANGENOT


p. 267 sq. — Comme autres introductions aux livres de l’A. T., signalons les art. Josué, Esdras, Néhémie, Paralipomènes. Prophètes, Prophélisme, du Diction, de la Bible.

Cantonné depuis 1905 dans l’enseignement du N. T. E. Mangenot a été amené à étudier à ses cours la plupart des livres qui le composent. La substance de cet enseignement est passé dans les art. Matthieu, Marc, Luc (cf. L'évangile de S. Luc, dans Rev. cl. fr., 15 septembre, 15 octobre 1910, t. lxiii, p. 641, t. lxiv, p. 172), Jean du Dict. Bible, et dans les art. Apocalypse, Éphésiens, Hébreux, parus ici. Mais il faut tenir compte également de plusieurs articles de revue. L’art, intitulé Les sources de l’histoire éuangélique, dans Rev. se. eccl., 1898, VIII série, t. vii, p. 146, compte rendu critique du Jésus de Nazareth d’A. Réville, représente ses anciennes positions. Celles-ci ont été sensiblement élargies dans La composition des Évangiles, de la Rev. cl. fr., 15 mars 1908, t. lui, p. 717 ; Les éléments secondaires et rédactionnels du discours des paraboles (Marc., iv, 1-34), ibid., 15 avril 1909, t. LVin, p. 129 et dans Le jaulinisme de Marc, ibid., 15 août, 15 octobre, 1 er novembre 1909, t. lix, p. 385, t. lx, p. 129 et 275 (ce dernier reproduit en appendice dans Les Évangiles synoptiques, p. 363 sq.). A l’endroit de certains catholiques trop timorés, l’auteur y maintient le droit qu’a tout exégète de parler d'éléments rédactionnels » ou « secondaires » ; et il reconnaît que le paulinisme de Marc n’est pas à rejeter a priori, qu’il est légitime d’en parler, à condition, bien entendu, de le présenter avec modération. Même attitude dans les deux vota adressés à la Commission biblique sur L’authenticité johannique du IVe Évangile d’après la tradition ecclésiastique, Rome, 1906, et sur L’auteurel la date du livre des Actes des Apôtres, Rome, 1912, comme aussi dans un article sur le verset des trois témoins célestes : Le Comma Joanneum, dans la Rev. se. eccl. et Science cath., mars 1907, 1. 1, p. 331.

4. Exégèse proprement dite.

Dans l'œuvre d’E. Mangenot l’exégèse est représentée d’abord par une série d’articles publiés dans Le Prêtre sur Les Psaumes du bréviaire, 1890, et sur Les prophéties messianiques, 1894 ; ensuite par de nombreux art. du Dict. de la Bible sur des personnages de l’A. T., Abraham, David, Élie, Elisée, etc. ; par les art. Arbres de vie et de la science, Arche de Noé, Déluge du même recueil. On y joindra, pour apprécier la position ancienne de l’auteur, un art. de La Science catholique, sur L’universalité restreinte du déluge à la fin du xvii «  siècle, 1890, t. iv, p. 148 et 227 ; trois art. de la Rev. se. eccl. : Le déluge devant la critique historique, 1895, VIIIe série, t. ii, p. 97 ; Le caractère naturel du déluge 1896, VIIIe série, t. iv, p. 412 ; La théorie sismique du déluge, 1897, VIIIe série, t. v, p. 116 et 193. Toute cette production est encore inspirée du concordisme le plus strict ; on ne semble pas encore avoir entrevu que les solutions aux difficultés soulevées par la question du déluge sont à chercher dans la critique littéraire du texte biblique et non point au dehors. Si ce point de vue n’est pas encore nettement adopté dans les art. Eve et Hexaméron parus ici, du moins il y est indiqué et le concordisme y est visiblement en recul. Une très grande prudence se manifeste aussi dans les art. Almah, Emmanuel du Dict. de la Bible. — Signalons encore plusieurs remarquables séries d’art. : Saint Paul et les mystères païens, dans la Revue pral. d’Apol., t. xvi, p. 176, 241 et 339 ; La doctrine de S. Paul et les mystères païens, dans Rev. cl. fr., 1 er avril, 1 er mai, 15 juillet 1913, t. lxxiv, p. 5 et 257, t. lxxv, p. 129 ; et aussi Les deux généalogies de Notre-Seigneur, ibid., 1911, t. lxvt, p. 129. On trouverait aussi d’excellentes choses à glaner dans une série d’articles critiques sur M. Guignebert et le Nouveau Testament, dans Rev. prat. d’Apol., t. vi, p. 34, 105, 181.

5. Théologie biblique.

Cette discipline était fort mal représentée au Dictionnaire de la Bible ; c’est avec beaucoup de circonspection qu’on lui entr’ouvrit la porte ici. On finit cependant par en saisir le concept exact, et à ce point de vue les deux art. Dieu d’après la Biule, et Démon d’après la I ible dus à la plume d’E. Mangenot doivent être remarqués. Signalons dans le même ordre d’idées : L’eucharistie dans saint Paul, publié dans Rev. prat. d’Apol., t. xiii, p. 33, 203, 253 ; La conception virginale de Jésus, paru dans laRcvue de l’Institut catholique de Paris, mai-juin 1907, p. 197-230, et surtout Jésus, Messie et Fils de Dieu, d’après les Actes des apôtres, ibid., novembre-décembre 1907, p. 385-423, (paru en 2e édit., Paris, Bloud, 1908). Ce dernier article exprime très nettement l’objet de la théologie biblique, et s’applique à déterminer la pensée de l’auteur des Actes sur le sujet étudié.

6. Théologie proprement dite.

Directeur de ce dictionnaire, E. Mangenot fut obligé à plusieurs reprises de rédiger des articles de théologie. Citons au moins : Assistance du Saint-Esprit, Baptême (dans l'Église anglicane et chez les protestants), Baptême par le feu, Baptême pour les morts, Blasphème contre le Saint-Esprit, Eucharistie (du xm* au XV siècle), Fin du monde. On n’y cherchera point de haute métaphysique. L’auteur ne s’aventurait pas volontiers dans la spéculation ; son domaine était plutôt celui des faits historiques, et l’on trouvera dans les articles signalés le même souci d'énumération exhaustive des témoignages que nous avons déjà fait remarquer, la même préoccupation de grouper les textes par époques, dans un ordre chronologique parfois un peu décevant.

7. Érudition ecclésiastique.

A plus forte raison ces mêmes qualités, se retrouvent-elles dans des articles comme Catéchisme, France (Publications théologiques). C’est ici qu'éclate tout spécialement l’immense érudition qui était le propre de l’auteur. Ayant lu de ses yeux une masse d’ouvrages dont on se fait difficilement idée, servi par une mémoire d’une ténacité prodigieuse et qui le dispensait bien souvent de prendre des notes, il avait accumulé une quantité vraiment extraordinaire de connaissances. C’est dans des travaux comme ceux que nous venons de signaler et qui ont été exécutés avec une rapidité relative que de tels dons trouvent naturellement leur emploi. — Comme exemple de recherche érudite sur un point de détail signalons l’art, sur Un soi-disant antécédent juif de l’eucharistie, dans Rev. cl. fr., 15 février 1909, t. lvii, p. 385 (reproduit en appendice dans les Évangiles synoptiques), où fut signifié un congé définitif à l’hypothèse qui voulait voir dans la cérémonie juive du Kiddûsch un antécédent de l’eucharistie.

Un autre travail, que nous nous reprocherions de ne pas signaler, donne la mesure de la probité littéraire d’E. Mangenot ; c’est la série de trois articles sur Les miracles d’Esculape parus dans la Revueduclergé français, 15 août, 1 er septembre, 15 septembre 1917, t. xci, p. 289, 424, 495. Un publiciste catholique traitant dans un journal religieux la question du miracle et de ses contrefaçons avait cru pouvoir avancer, après une enquête approfondie, disait-il, dans la littérature classique, que le paganisme ne saurait montrer aucun fait matériel de guérison qui ressemblât, même de loin, aux miracles de Lourdes. Amené par son étude sur les miracles évangéliques à discuter la question des prodiges du paganisme, E. Mangenot n’eut pas de peine à se convaincre que l’enquête dudit publiciste avait été bien légèrement conduite. « Il nous semble prouvé, écrivait-il à la suite de ses recherches, qu’il y a eu au cours de près de dix siècles un nombre considérable de guérisons attribuées à l’intervention d’Esculape. Il nous apparaît que c’est une mauvaise tactique