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i w< ; i ;.< fi uns assez volumineux, ont été lires à part, en plaquettes qu’il n’est pas toujours facile de se procurer eu librairie. Nous ne pouvons songer à faire de tous ces articles une énuinération exhaustive. I.e mieux nous semble de grouper autour des divers sujets abordés par EL Mangenot les principales études, soit publiées, soit inédites. On se fera ainsi quelque idée de sa production littéraire. Encore laisserons-nous de côté les simples comptes rendus d’ouvrages ; du moins faut-il rappeler que E. Mangenot fut l’un des infatigables recenseurs du Polybiblion, organe de la Société de bibliographie.

Histoire locale.

Toute sa vie E. Mangenot eut

un faible pour le dépouillement des archives et pour l’inédit. Son premier article relatif aux Travaux des bénédictins de Saint-Maur, de Saint-Vanne et Saintflydulplie sur les anciennes versions latines de la Bible lui avait été partiellement inspiré par la découverte à la bibliothèque du grand séminaire de Nancy de quelques lettres adressées à dom Calmet par ses confrères de France. Des circonstances analogues l’amenèrent à écrire son premier livre : Monseigneur Jacquemin, évêque de Saint-Dié (1750-1832), in-8°, 272 p., Nancy, 1892. Ce personnage ayant été mêlé de très près aux événements de la Révolution à Nancy, E. Mangenot fut entraîné à des recherches sur l’attitude du clergé de la Meurthe durant cette période troublée. Outre plusieurs notices de détail qui parurent à diverses dates dans la Semaine religieuse de Nancy, ces études fournirent un volumineux ouvrage : Les ecclésiastiques de la Meurthe martyrs et confesseurs de la foi pendant la Révolution française, in-8°, 524 p., Nancy, 1895. Jamais plus il ne perdra de vue la question des martyrs de l'époque révolutionnaire, et plusieurs fois il fut amené à déposer dans le procès qui devait aboutir à la béatification des victimes de septembre 1792. Ses enquêtes sur le sujet s'élargissant, il écrivait dans la Revue du Clergé français, en 1916, t. lxxxviii, p. 289 et 409, un article sur La première déportation ecclésiastique à Rocheforl, en 1917, t. xc, p. 5 et 552 uneétude sur La cause du martyre des victimes de septembre, et en 1918 une série de sept articles sur La législation du serment de liberté-égalité, qui, au risque de blesser certaines susceptibilités et de remettre en cause certaines questions de personnes qui paraissaient résolues, établissaient d’une manière qui semble définitive, la nature exacte de l’acte qui avait valu la mort aux massacrés de l’Abbaye et des Carmes. A la même question se rapportent unesérie d’art, sur L’intervention de PieVI au sujet du serment de la liberté et de l'égalité, parus dans la Revue pratique d’apologétique, juin, juillet, août, septembre et décembre 1917, t. xxiv, p. 257, 342, 416, 539, 726.

En 1900 la béatification des martyrs du Tonkin, parmi lesquels figure le bienheureux Augustin Schœfjler, originaire de l’ancien département de la Meurthe et ancien élève de Nancy, lui donne l’occasion d'écrire sur ce personnage un charmant opuscule in-8° de 105 p., Nancy, 1900. — L’apparition du roman de Barrés, La colline inspirée, Paris, 1913, l’amène à étudier de plus près l’histoire des trois frères Baillard, à laquelle le romancier avait fait dans son œuvre une très large place. Connaissant à fond les tenants et aboutissants d’une aventure dont il avait encore fréquenté les derniers témoins, le professeur de Paris, ne put s’empêcher de relever les libertés que l’académicien avait prises avec l’histoire et il le lui dit, un peu rudement, dans La colline inspirée. Un peu d’histoire à propos d’un roman, in-8° de 88 p., Paris 1913 (paru en majeure partie dans la Revue d’histoire de l'Église de France, mai et juillet 1913). Cette histoire des Baillard devait d’ailleurs l’entraîner beaucoup plus loin qu’il ne pensait d’abord ; elle l’amenait d’une part à fouiller les

archives de celle même colline inspirée, et il donnait ainsi : Sion, son sanctuaire, son pèlerinage, in-8° de 704 p., Nancy, 1919, d'à itre part à suivre en toutes ses péripéties l’activité des Baillard. Des recherches entreprises par lui aux endroits les plus divers sortait un énorme manuscrit, actuellement conservé au séminaire de.Nancy, ou les érudits de l’avenir trouveront les renseignements les plus intéressants et les plus inédits sur le mouvement illuministe de Michel Vintras auquel avaient adhéré les frères Baillard.

Il conviendrait de signaler aussi les nombreuses notices nécrologiques consacrées dans la Semaine religieuse de Nancy aux célébrités locales. Mentionnons au moins l’article consacré à L’abbé Alfred Vacant, (tiré à part, in-8°, 45 pages, Nancy, 1901), ou s’exprime au mieux l’admiration d’E. Mangenot à l'égard de son confrère et ami. — L' Académie de Stanislas, de Nancy, admit l’auteur en 1912, en qualité de membre associé-correspondant.

2° Questions proprement théologiques ou scripturaires. — L’histoire locale ne fut jamais pour E. Mangenot qu’un dérivatif et un passe-temps. Le plus clair de son laljeur a été consacré à des questions plus strictement ecclésiastiques et tout naturellement à celles que ses devoirs professionnels l’obligeaient à étudier.

En ce domaine je ne vois à signaler que trois livres proprement dits : L’authenticité mosaïque du Pentateuque, in-8°, 334 p., Paris, 1907, qui reproduit, jusqu'à un certain point, les leçons professées par l’auteur durant sa première année de professorat à Paris ; La résurrection de Jésus, suivie de deux appendices sur la crucifixion et l’ascension, in-8°, 404 p., Paris, 1910, (parue d’abord en articles détachés dans la Revue pratique d’apologétique au cours des années 1907, 1908 et 1909) ; et Les évangiles synoptiques, conférences apologétiques faites à l’Institut catholique de Paris, in-8°, 572 p., Paris, 1911. Ces deux derniers ouvrages sont inspirés par le même esprit ; il s’agit de répondre aux difficultés soulevées par A. Loisy tant contre la véracité des évangiles en général, que contre le fait de la résurrection de Jésus en particulier. E. Mangenot s’est livré, comme il aimait toujours à le faire, à une enquête minutieuse sur la « littérature » du sujet, et l’on peut dire, sans exagérer, que ces deux volumes représentent aussi exactement qu’il est possible « l'état de la question » au moment où ils furent écrits.

Le reste de sa production littéraire est dispersé d’abord dans les colonnes fort compactes du Dictionnaire de la Bible, et du Dictionnaire de théologie catholique ( il y a aussi un article, Canon catholique, 20 col., dans le Dictionnaire apologétique). Mises bout à bout ces colonnes représenteraient un ensemble considérable, à tout le moins la valeur d’un des volumes de ce dictionnaire. A coup sûr nombre de ces articles sont d’importance secondaire. Le directeur de semblables publications est journellement appelé à suppléer à la carence d’un collaborateur, à improviser des articles dont l’absence se constate au dernier moment. Abstraction faite de tous ces hors-d'œuvre, il reste dans les deux encyclopédies signalées un ensemble d’articles de haute valeur, où E. Mangenot a donné la mesure de ce qu’il savait faire. Je grouperai les principaux sous un certain nombre de titres, et compléterai cette énuinération par les articles de revue se rapportant au même sujet. Suivant les habitudes de notre publication, les articles du Dictionnaire de théologie figureront en petites capitales ; ceux du Dictionnaire de la Bible en italiques ; les articles de revue ayant quelque importance seront indiqués avec la référence exacte.

1. Autour du texte biblique. — Comme nous l’avons dit, l’attention d’E. Mangenot avait été attirée de bonne heure sur l’histoire du texte biblique et spécialement du texte latin. Ses deux premiers travaux,