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M Wli.i ; m S MAMERT

1810

Insouciant, beau parieur et volontiers fanfaron, il courut l’aventure pendant de longues années, I la suite ilos années de Charles>Quint qui avalent détruit

lemeure et rainé son pays. Historiographe bénévole de l’empereur, il a laissé des récitou abondent

détails pittoresques, mais où il étale avec une complaisance marquée ses propres prouesses militaires Iprès l’expédition de Saxe (1545 1547), il se Fixa ou Belgique. De cette seconde période « le a datent la plupart de ses œuvres poétiques et 1rs travaux d'érudition dont un certain nombre tarent publiés à Cologne, chez son fine. Henri de Marner. Chéri de Virgile. Mamma Maronis, comme i ! se nommait volontiers, jouant sur son nom, il se iit poète et orateur --ans égal. Sa vanité le conduisit a d’innocentes extravagances qui tirent de lui la risée du public.

gnalons, parmi ses publications, 1° Confessio delictoriim pocalia seu prioaia ad aurts sæerdotis, eicarii Chrisii ; et quiil de ta vetena rteenteaqnt sentiant, brevis rtlatio, 1546, réimprimé en 1553, in v : rmula aatpicandi flniendiaue dian ceriis prteaiuneulis, Anvers. 1 pistola de eo quod tanetus

Peints Romac fuerit, lettre préface i l'édition par Marnera ius de la dissertation écrite par le dominicain le.Ki Pabri DOW répondre a l’Iacius Illyrieus : Quod Peints Rom& fuerit et ibidem primus episcopatum ges . 'ntque sub Serone marlyrium passus jucril etc. in- 13. DlUIngen, s. d. (1552), réimprimé à Dillingen et à Anvers. 1553 ; 1° Oratio pro memorla et eloquentia in integrum restituenda. discours prononcé à Louvain le 14 décembre 1560 et publie a Bruxelles, 1561, ln-4°. Mameranus a fait imprimer aussi chez son frère le De corpore et sanguine Domini de Paschase Radbert, YOfficium discipulorum de Murmellius. et une méthode de latin tirée de la correspondance de Nicolas C.lénart avec le libraire Rutger Rescius.

Foppens, Bit t. helgica, t. m. p. 'M I ; Aug. Ncyen, BiHlographie luxembourgeoise, Luemt)ourg, 18l>0, p. 394, 395 ; Morfri, Diel. hist. et critique, t. vii, p. 1 17 sq. : Michaud, Biog. unioers. I.nvi, p.396 ; lla-fer. Nom. biogr. génér., t. xxxiii. col. 126 ; Hurler. Snnienrlatnr, 3' éd., t. ii, roi. 1442 n. ; et surtout Alph. Hn-rsch, dans Biographie nationale de Belgique, t. xv, col. 685-601, et J. Rubsam, Xikolaus Mameranus und sein Bucblein uber den Beichstag ZO Augsburg imJalire ISSi, dans llistur. Jahrbuch, 1880, t.x, p. 525-554.

K. Vansteenbebohb.

    1. MAMERT ciaudien##


MAMERT ciaudien, prêtre de l'Église de Vienne († 473-474). - Frère aîné de saint Mamert évêque de Vienne, Claudien.Mamert se livra avec ardeur dans sa jeunesse à l'étude de la philosophie et des belles lettres ; devenu prêtre de l'Église de Vienne dont son frère était évêque, il fut pour celui-ci un collaborateur précieux. Nous savons peu de choses précises sur sa vie : il a été en relations étroites avec Sidoine Apollinaire qui. d’abord fonctionnaire romain, deviendra, en 171. évêque de Clermont d’Auvergne, et avec Sahien de Marseille, qui lui adressa un de ses ouvrages que nous n’avons plus. Claudien Mamert a dû mourir en 473 ou en 171 ; cette date est fixée par le fait que Jsidoine Apollinaire faisant à ce moment le voyage de Vienne, arriva trop tard pour assister aux obsèques de son ami, et composa sur sa tombe une épitaphe qu’il envoya à I’etreius un neveu de Claudien. Sidoine, Epist., t. IV, xi, /'. L., t. lviii, col. 515.

Gennade dit de Claudien : Yiennensis Eeclesiæ presbyter, vir ad liquendum arlifex et ad dispulandum sublilis eomposuit très quasi de statu vel de substanlia animæ libros, in quibus agit intenlione Ma quatenus ostendat aliquid esse incorporeum prseler Deum. De oiris illuslr., 83, P. L., t. lviii. col. 1108. Cet ouvrage De statu animte s’est conservé. N fut composé pour

DICT. Dh THÉO]. CATB.

répondre à un opuscule de 1 ausle. eéi|ue de ItieL qui Circulait sans nom d’auteur dans les milieux ou

Fréquentait Claudien. < el opuscule est certainement la lettre Quarts a me, reverendtstime tacerdotum, Fauste, Epist., m. P. I. i. i viii, col. tS’i B45 i auste répond a diverses questions : l’une relative au dogme trinltaire et aux moyens de réfuter les objections des ariens ; l’autre se rapportant à l’Impassibilité divine ; la troisième enfin au caractère Incorporel de l’Ame

humaine et des anges. Selon Fauste, qui, sur ce point, pense continuer la doctrine des anciens Pères, il n’y a point d’elles absolument Incorporels en dehors

de Dieu. Les âmes humaines, les anges sont corporels,

car ils sont limités dans le temps et l’espace : pn> eo quod inilio cirrumscribanliir et spatio. On les appelle des substances spirituelles sans doute ; mais spirituel n’est pas synonyme d’immatériel : habent enim secuntlum se corpus quo subsistant, licet multo et incamparabililer tenuiiis quam noslra stmt corpora. Tout ce qui est créé est matériel, limité ; Dieu seul est absolu ment incorporel. Unus ert/o Drus incorporais quia el incomprehensibilis (illimité) et ubique diffusiu.

Ces deux dernières réponses parurent suspectes à l’orthodoxie de Claudien. Pour ce qui est de l’impassibilité divine, il trouva que l’auteur anonyme n’avait lias su faire, quand il s’agit des souffrances du Christ, les distinctions opportunes ; il suffisait de les rapporter à la nature humaine, unie personnellement à la divinité. En vertu même de cette union, les souffrances du Christ peuvent être attribuées à la personne unique du Christ, homme et Dieu. C’est, en effet, la vraie solution d’un problème que Fauste avait abordé avec une insuffisante connaissance de la christologie.

Mais l’ouvrage de Claudien glisse très rapidement sur cette première question (t. I, c. iii), P. J.., t. lui, col. 701 sq. Ce qui l’a beaucoup plus étonné ce sont les théories développées dans la lettre anonyme sur la corporéité de l'âme et des anges, et c’est à réluter les conceptions archaïques qui y sont exposées qu’est consacré l’ensemble du traité. — Trois livres : le premier, après un exposé sommaire de l'état de la question, s’efforce de résoudre le problème de l’immatérialité de l'âme par des considérations dialectiques et psychologiques. On relèvera avec intérêt la position prise par Claudien relativement à la nature des anges : pour lui, ces créatures sont composées, tout comme nous, d’un corps et d’une âme ; leur âme est parfaitement immatérielle, comme la nôtre, leur corps est fait d’une matière fort subtile (c. xii, col. 714 ; édit. Engelbrecht, p. 53 : angeli spiritus corporati sunt). ( ꝟ. t. III, c. vii, col. 766, Engell recht, p. 166, 167. L’ensemble de l’argumentation dialectique de Claudien mériterait d'être étudiée, tant en elle-même que dans ses sources ; il semble bien que le platonisme ait constitué le point de départ de ses spéculai ions. — C’est ce que montre le IIe livre où Claudien accumule les autorités qui militent en faveur de sa thèse : philosophes païens, comme Archytas le pythagoricien, Platon, Porphyre (c. vu), les romains Sextius et Yarron ; auteurs chrétiens, Grégoire de Nazianze, Ambroisc, Augustin, Eucher de Lyon (c. ix) ; enfin et surtout témoignages de l'Écriture (c. x-xm). — I.e livre III » répond aux raisons que Fauste avait cru pouvoir donner en faveur de sa théorie. Nous ne nous attarderons pas à celles qui sont purement dialectiques, mais il y a quelque intérêt à relever certaines réponses assez singulières de Claudien. Au e. iv, il semble penser que la divinité a abandonné le corps du Christ au moment de la mort : col. 764 ; Engelbrecht p. 161 : (Deus), qui et in Christo, cum crucifixus est, fuit et eumdem in passione deretiquil, à preuve le Deus Deus meus, quare me drreliquisti ?

IX.

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